Tout a déjà été dit, tout a déjà été écrit sur David Cronenberg. Réalisateur culte et unique. Rappelons peut-être une chose, une seule : dans son enfance, le petit David n’a pas été violenté ou violé. Il n’a pas manqué d’argent. En fait, il a eu ce qu’on peut appeler une enfance heureuse. Aussi heureuse qu’une enfance puisse être. Son obsession des corps et de leur mutilation, sa vision trouble de la réalité, tout ce qui fait sa signature, c’est tout simplement un penchant artistique. Une âme d’artiste même. Pas de celles que l’on voit généralement défiler sur la Croisette. Trois films seulement dans sa carrière sont venus à Cannes (Crash, Spider, A History of Violence), avec tout de même un prix du jury en 1996 pour Crash.
Avec Cosmpolis, le réalisateur canadien signe l’un des films les plus attendus de l’année. L’adaptation d’un livre de Don Delilo. Adaptation ultra fidèle de ce récit d’un jeune homme fortuné traversant une ville en émeute pour un coupe de cheveux. Une descente aux enfers, à la ruine et à la mort. Une allégorie du monde de la finance et de l’inconscient humain.
Pour tenir ce film sur ses épaules, David Cronenberg a engagé Robert Pattinson, lui permettant ainsi d’entrer pour de bon dans son avenir. Le réalisateur lui promettant même une carrière à la Johnny Depp.
Ce film pourrait bien être la quintessence de l’art de Cronenberg. Parfaitement contemporain. Collant à l’actualité tout en se basant sur des thématiques éternelles. Totalement allégorique. Mettant à nue notre société dans ses vices les plus profonds. Du sexe, de l’argent, du pouvoir et de la violence réunis dans un récit, dans une vie, condensés comme une épopée.