Comme chacun le sait (ou pas), je viens de me faire opérer d’une saloperie de pute de hernie discale, syndrome que je ne souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi ! (quoique…)
Avant l’intervention, j’ai pleuré ma race comme jamais, et je vous jure que l’accouchement par le siège, à côté c’est oualou !
Entendez par là, que j’avais la jambe complètement pulvérisée, un peu comme si un 38 tonnes s’était couché dessus et que le routier essayait de la dégager en me fracassant la cheville avec une massue !
Bref, le supplice est derrière moi…
À présent, me voilà alitée pour six semaines, et l’oisiveté étant mère de tous les vices, je ne suis pas certaine que cette longue convalescence soit vraiment analeptique !
J’en profite pour remercier mes nombreux amis qui dans l’intention de me requinquer, passent quotidiennement me rendre visite, les bras chargés de breuvages salutaires et un brin alcoolisés !
Ces joyeuses rencontres ont des airs de ripailles romaines, et le champagne que je bois quasi à plat ventre a un bouquet on ne peut plus romanesque…
Autant dire que j’ai vraiment pris goût à cette ordonnée langueur et qu’au moment où j’écris ces lignes, je n’échangerais ma place pour rien au monde…
( Quoique…)
Cela dit et pour vraiment entrer dans le vif de la question, je me replonge fréquemment dans le clip chirurgical de mon hospitalisation, et j’en déduis que ces sommités de la médecine que sont les chirurgiens sont quand même des genres de Dieux vivants.
Je suis arrivée au bloc en pleurs, et morte de trouille, quand une espèce de géant vert coiffé d’une charlotte en papier m’a paternellement pris la main en esquissant un sourire de métier, et d’emblée je me suis sentie apaisée…
Je me suis laissée glisser dans un coma abyssal, disons plutôt pour faire plus simple que j’ai dormi comme une bûche durant au moins trois bonnes heures.
Je ne saurai jamais si j’ai déliré durant l’anesthésie mais attendu que j’ai une grande tendance à parler pendant mon sommeil, je n’ose même pas imaginer ce que j’ai pu débagouler comme salades.
Par précaution, la veille j’avais tenté de ne pas encombrer mon subconscient de pensées tordues ou salaces, affolée à l’idée de dérailler le jour J.
Campée devant « L’amour est dans le pré », mon esprit ne pouvait résister à s’accrocher à des visions lubriques, exactement comme lorsqu’en pleine gueule de bois tu ne peux empêcher les hallucinations huileuses, genre un bon bol de mayonnaise aux œufs, ou une cassolette d’escargots !
À l’aube, le protocole médical a commencé.
On m’a ordonné de me shampouiner à la BETADINE ROUGE, et j’ai failli m’étrangler.
Horreur, malheur, lorsque j’ai regagné ma chambre, je ressemblais à Régine démaquillée et beurrée comme elle doit l’être après huit jours de bringue…
J’ai enfilé la blouse so glam de l’hôpital et un brancardier m’a transportée jusqu’au bloc où comme je vous le dis plus haut, je suis arrivée complètement en vrac.
Lorsque j’ai émergé, le miracle avait eu lieu.
La douleur avait mis les bouts et j’aurais vendu mon âme au diable pour une coupe de Tsarine.
La salle de réveil ressemblait à un village du Club Med et je n’aurais pu rêver mieux comme villégiature !
( Quoique…)
Encore abrutie par les drogues, j’ai laissé vagabonder mon esprit : J’avais un air de vieille paillarde dans la tête et ça ma hyper chagrinée…
Plus tard, le chirurgien est venu me saluer, il avait troqué son habit vert contre une infâme chemise de cow-boy et malgré ma notoire intolérance en fringuage de mec, je l’ai trouvé canon !
Je me suis dit que le talent rendait beau.
Mais alors pourquoi ça me fait pas ça avec Franck Ribéry ?