Au revoir

Publié le 30 août 2012 par Nuage1962

On a beaucoup parler de terrorisme, de bombe, d’avion détournée pour se détruire en plein vol pendant nos discussion assez pour refléter dans nos mots le tristes sort des victimes et ceux qui restent. Ce poème est en deux partie, la victime et celui qui reste
Nuage

Au revoir

Viens, Viens vite, le téléphone indiscret
Communique un message simple en sonnet
J’ai envie de te voir avant de partir
Pour garder tes yeux au fond des souvenirs

Que reste t’il de la fleur et de l’arôme
Au profond des abîmes ou loge le cœur
Noyé dans l’artère des milles rancœurs
Sombrant dans l’odeur fétide qui embaume

Injustice ou volonté du créateur
Où serait-ce l’oeuvre d’un déprédateur
De voir après moisson le reste du chaume
Impressionner que la terre inculte chôme

J’endure cet accent triste, atrabilaire
Laissant l’âme dans un état grabataire 
Et pour me voir arraché comme une plante
Brutalement de sa terre verdoyante

Et par la suite dévorent mon cadavre
Ton souffle de toi, tu le sais est mon havre
En tout, mon bonheur, une joie délirante
Par contre, seul ton absence me tourmente

Viens, Viens vite, le téléphone indiscret
Communique un message simple en sonnet
J’ai envie de te voir avant de partir 
Envie de butiner ces beaux souvenirs

Envie de regarder ton visage si doux
Dieu me l’a-t-il envoyé, je ne sais d’où
L’Eden ? Où les cieux ? Où un des plus beaux lieux
J’ai envie de crier, pleurer, ah mon Dieu !

Envie de chanter ma courte ritournelle 
Avec toutes les belles images immortelles
Viens, viens vite, viens vite ici, je veux te voir
Te dire non pas adieu mais au revoir

Tout mon corps enveloppé dans les bras des fées
L’âme a voulu imiter l’amour d’Orphée
Dans son long péril, de l’enfer en enfer
Dans tous ses voyages pénétrant l’univers

Éperdu dans les ténèbres sans indices
Suppliant la déesse, où est Eurydice ?
Puis sans but, l’esprit ivre de dopamine
Tombe dans les mains du mal qui le domine

Elle était quelque part dans l’aéroport
Serrant très fort ses papiers comme si mon sort
Serait entre ses doigts frêles en porcelaine
Se cassant devant les échecs qui s’enchaînent

Dans ma main tremblante; je tenais des fleurs
Avec un gros chagrin, mes yeux en pleurs
Un peu distant, par respect ou bien peur d’elle
Restant figé pour endormir les querelles

Autour son frère, sa mère puis ses soeurs
Images de mille glaives ancrés au cœur
J’ai ressenti l’épine de l’amertume
Jusqu’au sang qui lentement se consume

Elle quittait entourées comme une prisonnière
Pour la reconduire vers une autre ornière
C’était la nuit la plus froide de décembre
Que cette indifférence a givré dans l’ombre

Rachel Hubert (Nuage) Saïd
9 décembre 2004