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Comprendre l’idée que le bouddhisme se fait de l’homme, de son identité … ( 2 )

Publié le 30 août 2012 par Perceval

Si tout s’écoule et se défait… Comment pouvons nous être convaincu de la réalité substantielle de notre identité ?

La construction de cette identité a-t-elle un sens ? Comment inclure notre part de liberté individuelle dans un déroulement global .. ?

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La source de ce résumé, provient du «  Grand livre du Bouddhisme » d’Alain Grosrey.

Alain Grosrey est docteur d’Etat en Littérature comparée et diplômé d’Etudes Indiennes de l’Institut Kaivalyadhama (Lonavla/Bombay). Il enseigne dans le cadre de l’Université bouddhique Rimay Nalanda.

La « misère » ( selon une vision pessimiste …) de la condition humaine sert – par ailleurs - de révélateur aux possibilités de libération qui s’ouvrent à l’homme. Le choix d’orienter sa vie dans telle ou telle direction fonde sa liberté et contribue à sa grandeur… ( cf «  le roseau pensant de Pascal : « mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que celui qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien… » )

Le bouddhisme nous dit que si l’homme résiste ( face à la mort, par exemple ) contre la nature même de l’écoulement des choses, il ne fera qu’attiser des tensions qui n’offriront aucune solution.

Le Bouddha indique que le « monde humain » a pour cause principale le désir… Il mentionne également une autre cause essentielle : la croyance au moi.

«  Les êtres ordinaires manquent de sagesse et s’accrochent à la croyance au moi en se fixant sur l’existence ou l’inexistence de ce dernier. Cette pensée incorrecte les pousse à agir incorrectement. Ils empruntent de fausses voies où ils produisent des actes positifs, négatifs et immuables. S’accumulant, ces actes croissent et se multiplient, et dans chacun s’est implantée une graine d’esprit. Suivent pollution et appropriation qui provoqueront l’existenc-devenir, la naissance, la vieillesse et la mort. » ( Soûtra des dix terres. Chap 6,§3 , 126 )

« Nous naissons et renaissons dans le samsara parce que nous sommes fascinés par cette construction fragile et transitoire que nous appelons le moi.

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Cette fascination apparaît parce que nous ne discernons pas la véritable nature de l’esprit qui est beaucoup plus vaste , plus spacieuse et plus lumineuse. Sous la pression de la fixation égocentrique s’ensuit l’émergence de la dualité : la conscience se positionne face à un monde qu’elle perçoit comme extérieur. Dans le jeu de relations qui s’instaure entre elle et ses objets, une multitude d’émotions interviennent. Certaines sont positives, d’autres neutres, d’autres reflètent les trois poisons fondamentaux de l’esprit confis : le désir, la colère, et l’ignorance.. Ainsi le « moi » peut ressentir de l’attirance, de la répulsion, ou de l’indifférence pour les objets avec lesquels il entre en contact. En cherchant à satisfaire ses nombreux besoins, il ne cesse d’alimenter la force motrice du karma. »

 Attention : Il n’y a pas d’Ignorance , de Désir, de Colère, mais des manifestations tangibles de l’ignorance, des preuves de désir et de colère… La conscience n’existe qu’en relation avec d’autres facteurs qui, en se conditionnant les uns les autres, constituent notre existence.


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