Regarder passer les rêves

Publié le 26 mars 2008 par Mirabelle
 
Crédit photo : Eric Brian Ouano/FlickR 

Je sais qu'il me faudra encore beaucoup de temps avant d'être capable de faire confiance à nouveau. De croire en quelqu'un d'autre. Je sais que si je vais mieux, mon équilibre naissant n'en est pas moins fragile. Il suffirait d'un rien pour que mes belles défenses ne tombent. D'entendre parler de la pendaison de crémaillère d'un couple, par exemple. Ou de savoir qu'une amie va se marier. Qu'une autre est enceinte. Un rien suffit. La tristesse et l'incompréhension sont toujours là, par instants. Elles ne se montrent que quand je suis seule.
Et je sais bien que j'en verrai d'autres. Je sais bien que ce que je vis actuellement n'est jamais que ce que nous vivons tous, à un moment donné. Mais ça ne change rien à mes rêves qui n'existent plus, à toute la confiance que j'avais de nouveau mise en lui et qu'il a brisée. Des déceptions, bien sûr, j'en aurai d'autres. Et finalement, ce n'est pas si grave. Après tout, nous n'avions ni Golden, ni Jeanne, ni Pierre, ni maison avec piscine...
Ce qu'il me reste, aujourd'hui, c'est juste la douleur de ses derniers mots et ce sentiment d'injustice face à ces couples, que nous avions côtoyés, que j'ai regardé évolué. Je les ai regardés chercher un appart,  je les ai regardés faire leur gamin, je les ai regardés acheter leur baraque. J'ai assisté à l'évolution logique de leur amour, en me disant que notre heure viendrait.Re Mirabelle, m'aurait-il dit, arrête de comparer notre couple au leur ! Bon. D'accord. J'arrête. Je suis partie parce que tout ça, c'était mon rêve à moi. Plus notre rêve à nous deux. Ou, en tous cas, s'il avait rêvé de vivre dans une maison, d'avoir des enfants, un chien, une piscine, il est clair que c'est moi, moi qu'il n'imaginait plus dans le rêve.