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Un cousin des Néandertaliens mis à nu grâce à son ADN

Publié le 01 septembre 2012 par Nuage1962

Imaginez décortiqué l’ADN d’une phalange d’une fillette qui a existé il y a environ 80 000  ans .. et être en mesure de supposé les descendants de son peuple avec l’homo sapiens et l’homme moderne …
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Un cousin des Néandertaliens mis à nu grâce à son ADN

 

La double hélice de l'ADN

Photo :  IS/Andrey Prokhorov

Des chercheurs sont parvenus à décoder le génome d’un hominidé primitif, l’Homme de Denisova, pour ensuite le comparer avec celui de ses proches cousins, le Néandertalien et l’humain moderne. Au préalable, ils avaient réussi à prélever un échantillon d’ADN microscopique sur un os vieux d’environ 80 000 ans.

La tâche des scientifiques n’était pas simple étant donné que les restes fossiles de l’Homme de Denisova, qui vivait il y a entre 1 million et 400 000 ans, sont extrêmement rares. Ils se réduisent en fait à des fragments d’une phalange d’auriculaire, ayant appartenu à une fillette d’environ 7 ans, qui ont été découverts en 2010 à proximité d’une dent dans une grotte du sud de la Sibérie.

L’équipe dirigée par Svante Pääbo, de l’Institut Max Planck de Leipzig, en Allemagne, a donc dû inventer une technique pour démêler la double hélice de l’ADN afin d’en analyser séparément chacun des brins. Au final, le séquençage était tellement précis qu’il a pu être comparé avec celui de 11 hommes modernes (Homo sapiens) habitant différentes parties du monde ainsi qu’avec celui du Néandertalien.

« Pour la majorité du génome, nous avons même pu déterminer les différences entre les deux jeux de chromosomes dont la fillette dénisovienne a hérité de son père, d’une part, et de sa mère, d’autre part », souligne Matthias Meyer, un des auteurs de l’analyse publiée jeudi dans la revue américaine Science.

« Ces recherches aideront à comprendre comment les populations humaines modernes ont pu augmenter considérablement leur taille et leur complexité culturelle, tandis que les humains archaïques ont fini par décliner puis s’éteindre. » — Svante Pääbo, de l’Institut Max Planck de Leipzig

Partant de là, les scientifiques ont pu déterminer que la diversité génétique des Dénisoviens était beaucoup plus faible que celle qui prévaut actuellement chez les humains. Cet écart est probablement dû au fait que leur population initiale était restreinte et qu’elle a rapidement augmenté au fur et à mesure qu’elle s’étendait sur une vaste zone géographique, de la Sibérie au Pacifique Sud.

« Si les recherches à venir sur le génome du Néandertal montrent que leur population a évolué de manière similaire, il est fort possible qu’une seule et même population d’hommes primitifs ayant quitté l’Afrique ait donné naissance à la fois aux Dénisoviens et aux Néandertaliens », explique Svante Pääbo, qui est un des pionniers de l’exploration de l’ADN ancien.

Les chercheurs ont également pu dater la divergence entre les populations de Dénisoviens et d’hommes modernes entre 170 000 et 700 000 ans. Quant à la phalange retrouvée en Sibérie, ils l’estiment qu’elle remonte de 74 000 à 82 000 ans.

Espèce éteinte pour des raisons mystérieuses, les Dénisoviens étaient notamment porteurs de matériel génétique aujourd’hui associé avec une peau sombre, des cheveux bruns et des yeux marron.

Leurs calculs démontrent que les Dénisoviens ont contribué au génome des populations mélanésiennes, des aborigènes australiens et des actuels habitants des autres îles d’Asie du Sud-est. La comparaison ADN suggère notamment que 6 % du génome des Papous de Nouvelle-Guinée provient de ces lointains ancêtres, vraisemblablement par le biais de croisements entre des Dénisoviens et des Homo sapiens. On en retrouve aussi des traces chez tous les Eurasiens, mais aucune chez les Africains.

L’analyse a en outre permis d’identifier quelque 100 000 changements survenus dans le génome humain après la séparation avec les Dénisoviens. Certaines de ces modifications affectent les gènes associés aux fonctions cérébrales et au développement du système nerveux, souligne l’étude.

http://www.radio-canada.ca



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