Élections Québec 2012 – À tous les indécis, souvenez-vous!

Publié le 02 septembre 2012 par Gintonhic @GinTonHic

Vous ne savez pas pour quel parti politique voter le 4 septembre 2012?

Rien de mieux que de se souvenir!

Cette semaine, j’ai remis la main sur cet extraordinaire livre qu’est L’homme rapaillé du grand poète québécois, Gaston Miron, paru aux Éditions TYPO, 3e édition, version définitive, 1998.

En le feuilletant, j’ai pu relire les réflexions de Miron sur la langue et sur le peuple québécois.

Je ne peux pas affirmer une date sur sa réflexion mais, chose certaine, elle est redevenue d’actualité. Elle saura certainement vous guider à choisir le meilleur Parti politique pour gérer le Québec le 4 septembre 2012.

Ainsi, je me permets  de citer quelques’uns des propos de Miron. De ce fait,  j’espère ne pas enfreindre les droits d’auteur. J’ai mis des mots en gras pour souligner ma pensée.

Ainsi, chaque jour ma tête se bat continuellement contre des affiches, des directives, des dépliants publicitaires, des phrases que j’entends, que sais-je, et c’est épuisant. Tout est croche à certains endroits. À la longue, on devient agressif. Ô encodés de tous les codes, décodez-nous ! Et toi, Gouvernement qui corrige les « irritants », fais-les cesser une fois pour toute. [...]

Aliénation? Par les temps qui courent, à l’heure du confort et de l’indifférence où le vacuum de la pensée est comblé par les médias, à l’heure où notre langue est l’objet et le soin d’un assaut implacable : reculs juridique, social, culturel, soutenus par des jugements de la Cour suprême du Canada et des millions de dollars dépensés en contestations devant les tribunaux québécois et canadiens, ce mot, aliénation, est devenu tabou pour la majeure partie de nos avant-gardes littéraires et de notre intelligentsia. Comme le mot identité, le mot indépendance. Oui, mot dépassé, quasi obsolète. Situation qui n’existe plus. Nous sommes rendus plus loin, dit-on. Eh bien, si tout ce monde le croit, bien lui en fasse. Quant à moi, qu’ils aillent tous au diable. J’aime mieux radoter et être dans la réalité que prétendument ne pas radoter et n’être pas dans la réalité. Je reste avec les laissés-pour-compte, c’est ma solidarité à moi. Effectivement, la langue d’ici n’est pas prise en charge par ceux qui sont censés la défendre et l’illustrer. La vrai richesse d’un peuple ce sont ses solidarités, on n’a qu’à regarder les peuples qui s’en sortent honorablement. Où sont les nôtres, actuellement ?

[...] Si dans cinquante ans, la langue n’est plus là, ou se retrouve dans une survivance folklorique, notre littérature apparaîtra comme une littérature d’archives. Est-ce bien cela que nous voulons ? À voir comment réagissent nos esprits avancés en ce moment, on le dirait. Ce n’est pas mon parti.

Je suis né dans une situation de domination d’une langue par une autre, résultat et caractéristique d’une domination plus globale; dans un état de fait de bilinguisme institutionnel et social à sens unique entraînant des aberrations langagières et des ravages psychologiques; dans la présence d’un phénomène de double diglossie où l’anglais et le français de France étaient perçus comme des dialectes prestigieux par rapport au mien, tordu et dévalorisé. Tout se tient; c’est encore mon rapport avec la langue et celui-ci est en corrélation intime avec mon rapport à l’écriture. Nous avons certes fait beaucoup de chemin, d’immenses progrès. Je ne vois cependant pas, n’en déplaise à nos internationaleux, que la situation ait fondamentalement changé, parce que nous n’avons pas été jusqu’au bout. La solution est politique. Point.»

Après ceci, quelques questions demeurent. Que voulez-vous que le Québec soit, non pas seulement pour les prochains quatre ans mais pour les prochains cinquante ans, cent ans ? Dans quel climat politique, dans quelle langue, dans quelle tradition voulez-vous que vos enfants, vos petits-enfants et mêmes vos arrières petits-enfants vivent ? Car penser à eux tous, c’est aussi ça le développement durable dont on entend tant parler.

J’espère vous avoir permis d’aller plus loin dans votre réflexion.

Bonnes élections Québec 2012 !


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