Paralysie cérébrale Un traitement différent

Publié le 04 septembre 2012 par Nuage1962

Un traitement qui semble faire ses preuves pour améliorer le tonus musculaire et la posture des enfants atteint de paralysie cérébrale. Cela permet pour eux faire des choses eux même qui sans cela des améliorations jusqu’ici seraient vaines
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Paralysie cérébrale → Un traitement différent

Crédit photo : Agence QMI

Par Ève Lévesque | Agence QMI

Des scientifiques ont mis au point une méthode qui permet à des enfants atteints de paralysie cérébrale d’améliorer leurs mouvements, leur tonus musculaire et leur posture. La technique ABR (Réadaptation biomécanique avancée) a également été conçue pour être enseignée aux parents.

La paralysie cérébrale peut survenir à la suite d’une lésion au cerveau pendant la phase de développement de l’enfant, a expliqué le médecin physiatre Pierre Marois, spécialisé en réadaptation pédiatrique au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine.

«Cela peut résulter d’un traumatisme subi dans les premiers mois de la vie, d’une anomalie du placenta. Elle s’exprime par une faiblesse chez l’enfant, un manque de contrôle des mouvements, un manque de tonus et beaucoup de raideurs.»

Or, selon les inventeurs de la méthode ABR, le mathématicien russe Leonid Blyum et son père, un médecin, la lésion cérébrale n’est peut-être pas la première responsable des problèmes physiques résultant de la paralysie cérébrale.

L’équipe d’ABR, composé de médecins sportifs, de physiothérapeutes et de massothérapeute, a donc choisi de s’attaquer directement aux distorsions musculo-squelettiques.

«On n’a aucune idée du message que le cerveau envoie, parce que les mouvements sont bloqués de toute façon, a expliqué Annie Lachaud, directrice d’ABR Canada. Même si on changeait le cerveau endommagé pour un nouveau cerveau, les distorsions physiques demeureraient.»

La réadaptation biomécanique utilisée vise donc à remodeler les tissus ciblés avec une pression légère appliquée de façon répétitive.

Le concept d’ABR est d’enseigner la méthode aux parents afin qu’ils puissent traiter leur enfant tous les jours.

À raison de quatre rencontres de trois jours la première année, puis de deux rencontres par année les années suivantes, les entraîneurs d’ABR établissent avec les parents les exercices prioritaires, et assurent un suivi par Skype tous les deux mois, en plus d’être disponibles en tout temps. De leur côté, les parents doivent travailler avec leur enfant entre 1h et 3h par jour.

«Ces enfants ont tous des distorsions corporelles importantes. On essaie donc de normaliser cette structure, et de l’amener le plus près d’une structure normale. Plus on fait cela, plus l’enfant commence à faire des choses que l’on pensait qu’il ne ferait jamais. L’enfant se redresse, peut s’asseoir sans support, et ainsi de suite.»

Venir de loin pour ABR

Malgré les témoignages de plusieurs parents, il est encore difficile d’évaluer les effets bénéfiques de la méthode ABR. Pour le médecin physiatre Pierre Marois, il s’agit d’une méthode très intense sur le plan psychologique pour les parents.

ABR a disposé d’entraîneurs dans quelques pays. Ouvert depuis 1999, le centre montréalais suit plus de 250 enfants.

Venus de Toronto, les parents de Christopher, âgé de six ans, suivent la technique ABR depuis un an. Ils affirment qu’il s’agit de la technique la plus efficace qu’ils aient essayée.

«C’est avec cela que nous avons le plus de résultats, a affirmé Jo Graci, le père de Christopher. Le tonus de son tronc s’est renforcé, son corps et ses muscles sont bien alignés.»

Ses bras étaient recroquevillés et ses mains étaient toujours en position de poing. Maintenant, ses doigts bougent et ses bras sont relâchés.

«Même s’il s’agit d’un gros engagement en terme de temps, nous nous sommes fait enseigner les techniques et nous pouvons le faire selon notre propre horaire à la maison.»

Ness Elmahti, la maman de Kareem, 3 ans, est aussi impressionnée par les résultats visibles sur son fils.

«Lorsque nous avons commencé les traitements ABR, la tête de Kareem était coincée dans son cou. Il était maigre et ses épaules étaient rentrées. Maintenant, il peut ramper, utiliser ses bras et manger par lui-même.»

L’entraîneuse et physiothérapeute Mariana Barreto travaille avec les enfants atteints de paralysie cérébrale depuis 13 ans.

«Je travaillais au Venezuela, et quelqu’un de ma famille m’a parlé de ABR. J’ai été tellement impressionnée que je suis venue visiter le centre en 2010. Je ne savais pas comment ils arrivaient à ces résultats, alors j’ai voulu apprendre. Et maintenant, je travaille ici.»

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