Magazine Journal intime

J’ai lu La délicatesse

Publié le 05 septembre 2012 par Anaïs Valente

Après avoir vu vu vu vu La délicatesse, j’ai soudainement eu l’envie de lire La délicatesse, of course.

J’ai demandé autour de moi, personne ne l’avait.  J’ai alors songé à ma bibliothèque, que j’ai boudée durant de nombreuses années.  Mais le site web hyper perfectionné (ça change des fiches papiers, je vous le dis) m’a signalé que l’ouvrage était déjà parti en location (tchu, qui m’a piqué mon idée ?).  Alors j’ai songé au bouquiniste où j’avais trouvé Cherche homme impuissant pour relation longue durée… et bingo, j’ai trouvé.

Puis j’ai lu.

Et j’en tire les conclusions suivantes :

- le fait que j’ai vu le film au préalable fait que je n’ai pas totalement aimé le bouquin

- le fait que j’ai vu le film au préalable fait que je n’ai pas totalement détesté le bouquin

Contradiction de conclusions, je sais.  Impossible de dire si j’ai aimé ou pas ce livre.  Je ne peux certifier l’avoir adoré, ni certifier l’avoir détesté.

Avoir vu le film avant a fait que je n’ai pas totalement aimé, car il y a bien trop de différences à mon goût pour entrer dans l’histoire sans faire des comparaisons permanentes.  A quoi bon faire un film tiré d’un ouvrage si c’est pour tout modifier ?  Ajouter des personnages, en retirer, ajouter des scènes, en retirer, modifier jusqu’aux caractères des protagonistes.  Le livre n’a donc pas totalement confirmé l’histoire que j’avais vue, et je n’aime pas ça.  Je préférais les événements du film moi, le baiser sur le banc, il est où le baiser sur le banc ?  Sensation qu’il aurait été préférable de mixer film et livre et d’en ressortir un film et un livre contenant tous les éléments du film et du livre (vous suivez ?).

Avoir vu le film avant a fait que je n’ai pas totalement détesté, car il m’a permis d’entrer rapidement dans l’histoire, de mettre des visages sur les personnages, de m’y attacher illico, puisque je les aimais déjà avant la première ligne de la première page.  Le livre est controversé car qualifié de « simple ».  Moi je le trouve simple, léger, aérien, et ça fait du bien.  Pourquoi un livre ne pourrait-il être « simple » sans que cela rime avec « nul » (même si cela ne rime pas, en réalité) ?  J’aime les interludes entre chaque chapitre, qui donnent des informations inutiles, drôles ou touchantes.  Qui cassent le rythme dans le bon sens du terme. 

J’ai donc aimé lire La délicatesse, je l’ai lu vite, je l’ai lu avec plaisir, je l’ai lu avec le bonheur de découvrir de nouvelles choses de cette histoire que j’aimais déjà.  J’ai particulièrement aimé la dernière page et son 117e chapitre.  J’ai aimé, sans totalement aimer.  Disons que je n’ai pas aimé à 117 %.  A 87 % seulement.

"Elle sortit alors le Pez de sa poche, et aussitôt, le père eut la même émotion que sa fille.  Ce petit objet les renvoyait au même été.  Subitement, sa fille avait huit ans.  Elle s'approcha alors de son père, délicatement, pour poser sa tête sur son épaule.  Il y avait dans le Pez toute la tendresse du passé, tout ce qui s'était dilapidé avec le temps aussi, pas brutalement, mais de manière diffuse.  Il y avait dans le Pez le temps d'avant le malheur, le temps où la fragilité se résumait à une chute, à une égratignure. (…) C'est alors que Nathalie se mit à pleurer".

"Elle aima ces instants où il était maladroit, où il hésitait.  Elle comprenait qu'elle avait voulu cela plus que tout, retrouver les hommes par un homme qui ne soit pas forcément un habitué des femmes.  Qu'ils redécouvrent ensemble le mode d'emploi de la tendresse. (…) Des larmes coulèrent le long de ses tempes.  Il embrassa ses larmes.  Et de ses baisers naquirent d'autres larmes aussi, les siennes, cette fois-ci".


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