Ecoute!
Je suis l’oiseau de fin-du-monde
Je déployais un plumage fabuleux,
les sirènes pleuraient dans les saules,
la neige remontait les vaisseaux
jusqu’au cœur –
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Ecoute ! Le ressac
a dévasté mon jardin
d’encens et d’eau pure –
l’obscurité embrase les roseaux –
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Voguant de nuit
sur l’herbe rousse,
je suis le corps
comblé de fruits
qui chante l’air du noyé ;
je glisse encore –
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Ce sont les fleuves qui nous retournent
d’un coup, portant leurs encolures
à nos bouches –
ce goût de fer dans notre sang :
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Je suis le visage derrière le visage,
l’univers entier
dans l’os de la mâchoire,
l’œil du chien
sur la terre,
le feu fragile des mains
entre tes mains.
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