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Poëmes en loques

Publié le 01 septembre 2012 par Emia

Pour 5 voix

dans une chambre noire

  1. Rivière de peau

où il ne fait pas bon nager,

fleuve varicovisqueux :

La cause du rêve, un saut

le franchissement d’un palier,

le luxe.

  1. La plénitude se fait attendre
  1. Le chant n’a de voix que

discrète

lorsqu’au cœur du paysage

court la fente minimale :

Dit-on d’une cloche qu’elle sourit ?

  1. Ma bouche forme

un geai :

l’ortie a poussé tout l’été

derrière la maison, dans l’ombre,

frappée maintenant des premières neiges.

  1. Au bord d’une route ombrageuse

je vous écris depuis ici

  1. La porte la table le couloir

la forêt la mer le château,

le lit rempli d’organes ;

la forêt de miel et de plomb

entre Pasadena et Malibu Beach

Le héros et l’héroïne

s’habillent mutuellement

avec les uniformes lactescents

de l’infirmier et de l’infirmière.

Puis ils se tranchent les bras

pour ne plus rien pouvoir.

  1. J’ai rêvé d’une chambre – étrange –

traversée dans le sens de la longueur ;

à l’autre bout un peuplier,

une fille qui se penche

sur la trace de mes pas.

  1. Le grand silence

n’existe pas ; le lac

  1. Cette nuit-là

la langue ne se refusa pas,

décrivit une spirale dans le ciel.

  1.  Mène droit au paradis

 joue flanc fesse

 parsemé de rameaux fleuris

le parfum de vase clos

 qui émane de ta peau

 zébrure enchanteresse

  1. La croix du Sud

merveilleuse

Oyez

Oyez

Oyez

comment

commence

comment commence le matin

  1. D’idoines serpents

renversent monts et glaciers

vont à la source

mâchant l’écume

NEANMOINS BOUE DES COMETES

NEANMOINS FEUX

ET VENTS

VENTS

  1. Par la cicade

une bulle éclate

sur la table du jardin

le pli secret de l’aine une lettre

que personne ne lira

par la cicade grand ouverte,

par la porte du jardin.

  1. Papier peint

« dans le ventre du dragon »

  1. Lorsqu’il s’assit…

qu’il dérangea…

et fit s’effondrer…

  1. Le corps gigantesque du ravin

exige

ni plus ni moins

que d’être habillé d’or,

d’argent et de cuivre;

de fleurs précieuses,

d’yeux d’ébonite

où presser les doigts du langage.

  1. Hier

j’ai regardé par la fenêtre

l’hiver éternel la nuit sans fin

observé les yeux innombrables de la ville

écouté le torrent de cymbales,

les poissons-phares dévaler

les Champs-Élysées,

l’orbe qui n’en finit plus.

  1. Paysage d’art :

Forêt obscure.

Paradis. Vallée.

Pyramides et sculpture monumentales.

  1. Soudain l’image s’anime

pas plus réelle que ça

sous le voile

sous la lèvre la langue le foie

le désert

  1. La route le dimanche

sous une pluie de lait

le goût du plastique

le noir du néon

l’estomac de l’escalier

où je suis tombé

la foudre, l’accident.

Le cheval sur l’autoroute,

Adam et Eve errants.



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