De très beau chat qu’une dame quelque part en Asie, a décidé de promouvoir la race pour redonner une belle lignée a la descendances ces chats. Dans un pays pauvre, elle réussit a bien s’occuper de sa passion pour cette race
Nuage
Le chat birman
Un chat birman
Photo: AFP
Ils ressemblent aux chats siamois, du moins pour les néophytes, et sont inconnus ou presque de leurs contemporains, mais les chats birmans existent: il en reste une poignée en État shan, dans l’est du pays dont ils portent le nom.
La légende affirme qu’ils avaient la faveur des familles royales et des gardiens de temples. L’espèce a pourtant quasiment disparu d’Asie du sud-est jusqu’à ce que quelques enthousiastes y ramènent une poignée d’individus.
Yin Myo Su, une hôtelière, a développé un projet destiné à rendre cette espèce raffinée à sa terre d’origine, en créant un petit sanctuaire posé sur pilotis sur les bords du lac Inle, où les touristes sont de plus en plus nombreux depuis que le régime politique s’ouvre sur l’extérieur.
En quête de publicité, elle a offert un chat à l’opposante devenue députée, Aung San Suu Kyi. Mais la lauréate du prix Nobel de la paix a dû choisir entre le délicat félin et Taichido, son chien notoirement possessif, «jaloux» de la place prise par ce nouveau compère au sang si noble.
«Donc nous prenons soin de son chat, si un jour elle peut le ramener chez elle», a expliqué Yin Myo Su à l’AFP.
Les sept chats importés en Birmanie en 2008, dont quelques uns achetés dans le célèbre grand magasin londonien Harrods, ont lancé une colonie qui compte désormais quelque 50 matous.
Ils sont en majorité de couleur brune foncée, avec de saisissants yeux verts. Mais le pelage court et brillant existe aussi en dégradé, du bleu argenté au crème. Dix-sept autres ont été donnés à des amateurs en État Shan ou à Rangoun.
Yin Myo Su, qui mène son entreprise malgré une légère allergie aux chats, donne ses félins aux Birmans et les vend 500 000 kyats (580 dollars) aux étrangers.
Yin Myo Su et les chats de son sanctuaire.
Photo: AFP
Mille ans d’histoire
L’idée de leur rapatriement sur le continent vient de la Société de recherche et d’exploration de Chine (CERS), une surprenante ONG qui compte parmi ses projets la recherche d’une nouvelle source au fleuve Yangtze et la promotion dans le Yunnan (sud de la Chine) de l’industrie naissante du fromage de yak.
Elle affirme que le chat birman, très semblable au siamois, a mille ans d’existence. La race a été peu à peu confrontée à l’introduction de nouvelles espèces au 19e et 20e siècles, mis à part quelques individus de sang pur emmenés en Grande-Bretagne à l’époque coloniale.
L’association internationale du chat (TICA) affirme pour sa part que la majorité des individus en vie aujourd’hui descendent de Wong Mau, une femelle emmenée en 1930 aux États-Unis.
«Nous sommes assez contents de la reproduction, car nous avons obtenu en majorité la couleur originale», explique Yin Myo Su, qui dirige par ailleurs le luxueux hôtel Inle Princess.
Elle a deux de ces chats chez elle, un «mini-zoo» selon ses propres termes, qui compte aussi des canards, des cochons, des chèvres, une oie et même un singe qu’elle a dû garder: c’était «un cadeau d’un moine».
Projets de conservation
Et elle mène d’autres projets de conservation dans la région, affirmant vouloir faire de sa Maison des Chats autre chose qu’une halte pittoresque pour amateurs attendris.
Elle balaye les critiques qui jugeraient futile de s’occuper d’animaux de compagnie dans un pays dont une majorité de la population est extrêmement pauvre. Elle a même ouvert un restaurant de cuisine traditionnelle qui participe au financement du projet, 800 dollars par mois tout de même, une fortune au regard du niveau de vie local.
Parmi ses autres projets, figure un centre de préservation d’une espèce de poisson typique du lac Inle. Elle reconnaît comme un scepticisme de son entourage sur le dossier.
«Ils se moquent de moi et me demandent: c’est de la nourriture pour chat?».