Après une semaine de rhétorique républicaine, voici donc la version démocrate du petit glossaire de campagne. Les démocrates réunis à Charlotte cette semaine auront nommé sans surprise Barack Obama pour les représenter aux prochaines présidentielles. Dans un show réglé au millimètre, les discours ont visés droit dans le coeur (Michelle en aura fait pleurer plus d’un), brillamment appelés à la raison (Bill Clinton serait ré-élu dans un fauteuil !), et auront offerts quelques bon slogans marketing. Mais il aura manqué la passion de 2008. A défaut de pouvoir leur offrir des résultats spectaculaire face à la crise, Obama n’a d’autre choix que d’en appeler à la patience des électeurs et à réclamer leur confiance. La rhétorique est donc très similaire à celle des républicains (« faites lui confiance »), mais avec le poids de l’expérience, la tonalité est différente. Les grands problèmes sont enfouis sous une myriade de petites touches sensibles pour faire passer le paquet.
En gros, les américains voteront Obama s’il pensent qu’il a su préserver plus d’emplois que la crise n’en aurait normalement détruit – comme par exemple dans l’automobile -, et parce qu’il saura mieux que Romney restaurer l’économie en protégeant les familles des classes moyennes d’une hausse d’impôts, s’appuyant sur un effort collectif qui respecte les valeurs de justice, santé et éducation pour tous, avec l’aide des femmes pour être élu (pas prêt de voter républicain celles-là), et celle de Dieu pour gouverner (incontournable celui là).
La promesse d’aller de l’avant peinera sans doute à convaincre les électeurs d’aller voter (la participation est le principal problème des démocrates). Malgré les succès (« Ben Laden est mort, General Motors est en vie »), les militants comme les électeurs sont d’autant plus déçus par Obama (Guantanamo toujours ouvert, le chômage toujours élevé, Wall Street toujours aux manettes) qu’ils avaient été chauffé à blanc par l’espoir d’un changement exemplaire. Le camp républicain bénéficie de cette désaffection, en même temps que du militantisme « anti-Obama » de sa base. Ça me rappelle une autre élection présidentielle de 2012 : en France comme aux Etats-Unis, il est difficile de mobiliser une majorité sur l’idée que ça pourrait être pire.
Personne ne le traduit avec autant d’humour que John Stewart (pourtant ouvertement démocrate). S’il vous reste 3 minutes, vraiment, ce petit montage vaut tous les discours pour saisir tout l’état de désenchantement du camp démocrate…
The Daily Show with Jon Stewart Mon – Thurs 11p / 10c
Hope and Change 2 – Barack Obama: It Could Have Been Worse
www.thedailyshow.com
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