Au nabab, le grand nabab, qui a produit mon coeur,
De son arme certie, ses bijoux aux doigts, de henné rouges vernis,
Et, aux jours de fêtes, à ces cheveux des fleurs,
D'une pensée soumise à une pensée bienveillante
Un cheminement mécanique, une éloge et, tout de meme, un leur.
A ce nabab ce grand seigneur qui, à flanc de colline envahie,
Trouvait l'instant de sortir son fusil pour d'autres flancs dégarnis,
Guidait de sa voix grave des hordes de dromadaires hardis
Dont les flancs servaient parfois à quelques insertions eux-aussi
Par ses fidèles accablés de fanatisme déraisonné et maudit.
Quelle belle promise aux yeux noircis prémisses camouflés soupirait
Inspirant le jasmin de sa prison aux meurtières d'ocre étouffé
Voilant regards et pensées par ces machinales et génies oeillères ?
Quelle bague précieuse au doigt grossier d'un personnage sanguinaire
Balançait ses manches bédouines au vent d'un insoutenable manque épousé...
Au nabab sans majuscule perdu dans les décombres d'une mythologie,
A tous ces flancs enfourchés et ce ventre fier,
Des mains coupées et retrouvées derrière un figuier mortifère
A ces caftans dégraffés et ces plaisirs sous l'étreinte d'un kalame assorti,
Le souvenir de rien, une trace, une acalmie,
Sous le reflet de guerres et d'amours enfouies.