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Max | Papillons

Publié le 10 septembre 2012 par Aragon

quib 1011.jpgFarfalla, mariposa, butterfly, c'est en italien que j'aime le plus ton nom, papillon.

C'est Le Clézio dans je ne sais plus quel bouquin qui m'avait scotché avec l'histoire que je ne connaissais pas du Grand Monarque qui est capable de traverser le continent nord américain, plus de cinq mille kilomètres, giga mega migration par millions d'individus pour aller retrouver l'endroit magique et bien précis, au Mexique, et vivre et batifoler quelques mois et faire bombance et vivre comme des fous et faire aussi dans les airs ou pas plein de trucs cochons de papillons. Il y a là-bas paraît-il des arbres papillons, des arbres chargés de milliers et de milliers de papillons. Double migration pour le loustic faut préciser, en septembre vers le sud et au printemps vers le nord !

Le papillon vit de quelques jours à plusieurs mois. C'est un génie de la navigation aérienne, de son acrobatie, de sa maîtrise. Pas besoin de volets intrados le lascar. Bord de fuite et d'attaque intégrés. Il paraît gauche et pataud au néophyte : il est parfait. Il sait instinctivement le temps, les conditions aériennes optimales pour le vol. Il sait la fleur, il sait le suc. Il se fait rarement choper et culbuter ad patres. Par quelques zoziaux balaises, par des pare-brise, des calandres de bagnoles. Le papillon je l'aime.

Sur cette presqu'île granitique en Bretagne l'autre jour, balayée par des vents incroyablement fragrancés d'iode pur, un lupin contre une baraque déserte en était chargé, ras la fleur. J'étais à trois centimètre pour les photographier avec mon iPhone et ça mouftait pas, ça faisait même pas gaffe à l'intrus, ça se gorgeait de nectar sous un soleil radieux, certains, bourrés sans doute, se sont même posés sur mon crâne, qu'est devenu alors, enfin, à ma grande joie, non plus un mouchodrome mais un papillodrome. Sur le bord étroit de l'appareil se sont même posés. Y'en avait des dizaines et des dizaines sur quelques centimètre carrés de fleurs mauves. C'était sûrement le bon coin !

Les papillons je les aimerai jusqu'à mon dernier souffle, jusqu'à mon dernier vol. Peut-être parce qu'ils nous ressemblent un peu. Certes, un mec c'est bien moins beau qu'un lépidoptère mais, pour qu'il pige tous les rouages de la vie il doit être quelque part un peu papillon. Il est un oeuf au départ, doit bien ramer ensuite, faire la chenille, passer à un moment obligatoire par le stade chrysalide avant de pouvoir un jour déployer ses ailes.

La vie ne se donne pas comme ça. Ne se prend pas. Jamais. Faut la comprendre sans brûler les étapes, comprendre les autres sans les juger, savoir écouter, apprendre à parler même si on des diplômes de l'enseignement supérieur, tirer des leçons... Pas fastoche pour un humain d'être humain. Doit passer par les quatre phases de la vie, comme un papillon...

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