Tout au long de sa vie, le corps de la femme change a cause des hormones, mais rendu a la ménopause, les risques d’obésité abdominal est plus présente a cause d’un enzyme … Des médicaments miracles pour maigrir ? Les scientifiques sérieux ne savent pas vraiment si bloqué cet enzyme ne provoquera pas une accumulation de graisse ailleurs .. Cependant tout n’est pas perdu … mais il faut faire des efforts pour avoir une bonne forme physique et une bonne alimentation …
Nuage
Pourquoi les femmes prennent du ventre à la cinquantaine
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Avec l’arrêt de la sécrétion hormonale au moment de la ménopause, les femmes accumulent de la graisse au niveau abdominal.
À la ménopause, un enzyme déclencherait le stockage des graisses.
À la ménopause, la répartition des graisses se modifie dans le corps des femmes: moins dans les cuisses ou les fesses mais plus dans l’abdomen, donnant naissance à ce que les médecins appellent l’obésité abdominale. C’est une injustice flagrante, mais cela pourrait bientôt changer.
Des chercheurs américains publient dans le dernier numéro de la revue internationale Diabetes la preuve, chez la souris, qu’un enzyme, la ALDH1A1, est peut-être la clé du mystère. Quand on retire cet enzyme chez une souris génétiquement modifiée, même une femelle soumise à un régime riche en graisses ne grossit pas. D’où le rêve de bloquer l’enzyme.
On distingue deux types d’obésité abdominale, celle qui se produit juste sous la peau, l’obésité sous-cutanée réputée moins dangereuse pour la santé, et celle qui se produit en profondeur jusqu’à l’intérieur du ventre, l’obésité viscérale, qui joue un rôle dans de nombreuses maladies, notamment le diabète, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers (côlon, sein). Avant la ménopause, l’activité de l’enzyme responsable de l’obésité viscérale est freinée par les hormones féminines.
En juin dernier, le Pr Jorge Plutzky et son équipe de Harvard (États-Unis) soulignaient aussi dans la revue Nature Medicine les implications thérapeutiques de l’enzyme ALDH1A1 dans la plasticité des adipocytes, les cellules qui stockent les graisses. L’université de l’Ohio a, quant à elle, déjà testé avec succès des cellules sans ALDH1A, insérées dans l’abdomen de souris, afin de favoriser la consommation des graisses.
Peut-on extrapoler des souris aux femmes?
Le Dr Ouliana Ziouzenkova, professeur de nutrition à l’Université de l’Ohio (États-Unis), qui dirige ces recherches, a confié son optimisme au Figaro: «D’une part, l’enzyme ALDH1A1 s’exprime de la même façon chez les femmes et chez la souris. D’autre part, les femmes qui sont obèses en possèdent plus que celles qui ont un poids normal.»
«Réduire les calories»
Car, schématiquement, l’organisme a deux options face aux graisses que lui apporte l’alimentation: il les brûle ou il les stocke.
L’équipe de Ziouzenkova a découvert pourquoi le corps féminin brûle moins les graisses à la ménopause:
«Avec la fin du freinage de l’ALDH1A1, les cellules adipeuses se mettent à stocker les graisses au lieu de les brûler», explique-t-elle.
Pour le Dr Juliane Berdah, gynécologue, endocrinologue et nutritionniste à Paris, c’est surtout le site de stockage qui change, les graisses se répartissant plus volontiers au niveau de la ceinture abdominale avec l’âge.
Et les hommes?
Ils fabriquent progressivement, mais de plus en plus, de la graisse abdominale, sous-cutanée et viscérale, avec l’âge, dès lors qu’ils ont une alimentation trop riche et manquent d’activité physique. Car les différents enzymes de la famille ALDH ne sont jamais neutralisés, faute d’œstrogènes.
«Tout le monde cherche le médicament qui va dégraisser le ventre, et ces travaux sont intéressants, mais il faut rester prudent car nous sommes là chez la souris», fait remarquer le Dr Juliane Berdah, qui rappelle que «l’activité physique permet déjà d’épurer la graisse viscérale».
Autre interrogation soulevée par la spécialiste: «L’ALDH1 est un enzyme qui se trouve partout dans l’organisme, on ne sait pas ce qui se passera si l’on essaie de bloquer l’enzyme au niveau de l’abdomen.»
Même prudence du Pr Jean-Michel Lecerf, de l’Institut Pasteur et du CHRU de Lille: «Il y a beaucoup d’autres systèmes enzymatiques, hormonaux et métaboliques impliqués dans l’obésité. C’est intéressant si c’est effectivement spécifique de l’obésité abdominale, mais il ne faut pas conclure trop vite. Pour l’instant, il faut surtout recommander de réduire les calories dans leur ensemble et d’avoir une activité physique.»
Exercice physique, atout majeur
La prise de poids excessive n’est pas inéluctable. Les femmes ont un atout majeur, pour l’éviter: l’exercice physique régulier.
«Les modifications corporelles liées à l’âge sont évitables grâce au maintien d’une activité régulière, explique le docteur Berdah.
Une étude par exemple a montré que des femmes ménopausées depuis dix-douze ans qui continuent à jouer au tennis sont plus minces et plus musclées que celles qui sont sédentaires. Elles conservent leur poids, leur masse musculaire et leur silhouette. Dans cette étude, les sédentaires ont 8 kg de plus, avec une localisation de graisse essentiellement abdominale.»
L’activité physique régulière n’a pas pour seul effet d’améliorer la morphologie. Cela permet de réduire le risque cardio-vasculaire, d’ostéoporose, a un effet protecteur contre le cancer du sein…