Les aristocrates à la lanterne

Faut qu’on m’explique. Fidèle lecteur de France, j’ai besoin de toi. J’ai beau m’intéresser, lire quelques nouvelles sur le Web et séjourner quelques jours à Paris de temps à autre, il est des occasions comme cette Une de Libération où je peine désormais à décoder le sens de l’opinion de mes compatriotes. Les références me manquent. La distance qui me sépare des rues de Paris me semble infinie.

Comme le chargé des relations économiques du consulat Allemand de Los Angeles, je serai bien tenté d’interpréter cette outrance comme nouvel élément à charge contre tout projet américain d’investissement en Europe ailleurs qu’en Allemagne, mais je sais aussi qu’une Une de Libé ne fait pas forcément l’opinion, tout comme une déclaration de Le Pen ne fait pas la France.

Alors aide moi, lecteur, à démêler la haine de l’effet de manche. La réussite du fils d’un entrepreneur de BTP ayant bâti le premier groupe de luxe mondial sur les cendres de l’industrie textile française mérite-t-elle vraiment l’échafaud ? Les français préfèrent-ils désormais danser à la Bastille sur la musique d’un chanteur ex-joueur de tennis résident fiscal américain que de travailler dans le bassin Orléanais ré-industrialisé par un entrepreneur de luxe franco-belge ? Est-il devenu honteux de faire une école de commerce plutôt que de l’histoire de l’art ? Et surtout, le mot « respect » est-il désormais réservé au vocabulaire de banlieue pour saluer une belle figure de skateboard ou un petit larcin réussi sans encombre ?

Qu’en dit-on dans les cafétérias parisiennes ? Merci de m’éclairer par vos commentaires. Vu d’ici, les bras m’en tombent.