Faut marcher, faut déambuler au hasard, parcourir ses rues, discuter avec un bistrotier, repartir, arriver quai Auguste Chaho, s'accouder sur la rambarde, regarder la Nive, replonger dans le quartier, découvrir le pavé : rue Pannecau, rue des Tonneliers, rue du Trinquet, tant d'autres qui fleurent bon un temps immuable mais mouvant, toujours palpitant, vivant. Lever le nez au ciel aussi pour découvrir de petits chefs d'oeuvre architecturaux : colonnades de bois et terrasses en ciel. Le "Petit Bayonne" vit et palpite, oui.
J'arrive hier rue des Cordeliers, douze heures trente, j'ai les crocs, un peu au hasard après en avoir vu plusieurs, plusieurs cartes sympas affichées à l'extérieur, je choisis un resto et le miracle se produit : c'est comme si j'étais arrivé à la maison. On n'est pas à Saint-Germain-des-Prés, pas l'ombre de Sartre ni celle de Queneau, mais qui sait ce que deviendra un jour non pas le café mais le resto de Flore ?
Je suis arrivé chez Flore, en son resto " En Equilibre". Flore et son resto ce ne sont que du bonheur. Flore tout d'abord - de prime abord - ce sont des brassées de fleurs vertes dans les yeux, multicolores dans son sourire. Elle vous accueille et ça n'a l'air de rien mais pour moi c'est primordial dans un resto, l'accueil. Flore vous dit bonjour avec son coeur, elle vous invite chez elle. J'ai une longue expérience bayonnaise en matière de restauration et Dieu sait si les tables sont ici bonnes et nombreuses. Mais chez Flore j'ai trouvé une fragrance de la vraie restauration, de la toute simple restauration. Celle qui n'en fait pas trop qui n'est pas dans le superfétatoire, dans le m'as-tu-vu, dans le trompe-l'oeil, parfois le trompe couillon ! La carte est simple : c'est un grand signe.
Chez Flore tout est en équilibre. Voilà ce à quoi j'aurai pu résumer le resto de Flore : un lieu où la cuisine prend sa véritable place "en face" des clients, des invités. Où elle n'agresse pas, où elle n'en fait pas trop ou pas assez, où elle est véritablement "en équilibre". Le nom du restaurant est magnifiquement et tout simplement trouvé.
Chez Flore la cuisine s'équilibre avec l'âme humaine, elle chante et vous enchante vraiment. "Le Petit Futé" 2012 ne s'y est pas trompé. Mon cher Jacques Ballarin critique-gastronome du journal SO devrait aller y faire une petite visite toutes affaires cessantes, je souhaite que ce message lui parvienne aux oreilles (merci aux amis dans la maison de le faire pour moi) et je ne suis pas intéressé aux bénéfices du resto de Flore en écrivant ceci, j'ai tout simplement vécu un véritable coup de coeur !
Courez vite au 19 rue des Cordeliers (tél. 05.59.59.46.98) dans le Petit-Bayonne, vous m'en direz des nouvelles !!!