Libye-Syrie : De l’expérimentation à la matérialisation du chaos primordial ou la folie occidentale

Publié le 13 septembre 2012 par Menye Alain

La Libye a ouvert le bal au nouveau diktat occidental, qui est celui d’imposer par la force, le mensonge et la diabolisation de l’adversaire, ceux qu’il estime lui être favorable. Sans vergogne, on triture le trait à outrance, avec l’exigence ensuite que celui qu’on n’aime pas quitte illico presto le pouvoir. Ce fut le cas du frère Guide Mouammar  Kadhafi. Le même sacrilège est entrain d’être réalisé en Syrie. D’ailleurs, après son assassinat macabre, rien ne s’arrête. La journaliste Annick Cojean, après le « dictateur Kadhafi » de ses confrères des médias dominants, et des politiques, nous publie chez Grasset, «Les proies. Dans le harem de Kadhafi». Un pavé dans la marre de 329 pages. De la daube sur commande. Faudrait sans doute, aujourd’hui, avec les évènements survenus en Libye, mort d’hommes, en Égypte, violation de l’extraterritorialité, et en Tunisie où, des salafistes ont brûlé l’ambassade américaine et une école à Tunis, la phase du chaos primordial s’impose d’elle-même. Qu’est-ce à dire ?

Les dirigeants occidentaux ont fait un rêve chimérique, aux antipodes de celui de Martin Luther King Jr. Ils rêvent de la naissance d’un monde harmonieux qui serait la résultante de conflits entre forces antagonistes, l’ordre et le désordre. Cependant, ils ont oublié de lire l’Histoire, de comprendre les autres peuples, car leur logiciel de pensée est resté bloqué dans les années 1960. Formatés, ils ne sont plus capables de penser le monde, s’appuyant essentiellement sur leur puissance de feu. Quand ils n’arrivent pas à l’exercer, ils s’appuient sur la ruse et la falsification. C’est ainsi qu’on voit un peuple, même ici chez nous en France, complètement lobotomisé, des journalistes esclaves, qui répètent la version officielle. Résultats des courses, nous lançons des cris d’orfraie et jouons aux vierges effarouchées quand surviennent des évènements comme celui de Benghazi. Le CSA avait laissé passer les images de l’assassinat macabre de Mouammar Kadhafi sans broncher. Mais, toutes les chaînes de télévision ont soigneusement évité de montrer la danse macabre des salafistes libyens avec le corps de l’ambassadeur américain Christopher Stevens (images très violentes).

Plus ridicule que les dirigeants occidentaux tu meurs ! Ces derniers ont soutenu en Libye, et soutiennent en Syrie, le terrorisme islamiste, interdisant au président Bachar Al-Assad de le combattre. Mais, Barack Obama le président américain, probablement heurté et choqué par le lynchage de son ambassadeur à Benghazi, s’est décidé à envoyer des Marines, à l’assaut de ses associés d’hier. Ces incultes n’ont forcément pas lu Théogonie d’Hésiode, qui explique le chaos originel. Ce n’est pas un ensemble en conflit avec l’ordre, mais plutôt une entité renfermant l’ensemble des éléments à venir, et mélangés. La Syrie, au-delà d’être le nouveau théâtre de la lutte des « Grands », semble représenter et présente même, l’immoralité des uns contre la morale des autres. Le côté moral étant représenté par la Russie et la Chine, tandis que l’immoralité et l’impudicité étant du côté des Occidentaux. Comment en serait-il autrement quand on voit toutes les manigances pour faire d’un pays qui, hier, était stable et ne posait aucun problème, sinon le fait légitime de revendiquer son territoire du Plateau du Golan annexé par Israël. Aujourd’hui, c’est un champ de ruines, où, chaque jour davantage, les djihadistes, ceux-là, encore nourris par l’Occident, prennent encore un peu plus le pouvoir.

Ainsi va le monde, le matraquage médiatique étant tel que, certains esprits béotiens, viendront crier urbi et orbi, comme ce fut le cas lors du conflit libyen qui pouvait se régler par la négociation, que vous défendez les dictateurs. Or, il s’agissait, primo, de la défense de la souveraineté libyenne, et deusio, de lutter contre l’extrémisme qui pointait son nez à l’horizon. Hélas, les préjugés ont bon dos. Vous ne verrez aucun journaliste oser interroger Nicolas Sarkozy ou Botul Bernard Henri Levy, les Nostradamus du pauvre, qui s’en donnaient à coeur joie, de leurs exploits libyens. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a dit à propos de l’attaque survenue en Libye a déclaré ceci : « Cette violence, n’est pas une façon d’honorer la religion ou la croyance.” La même se réjouissait de la mort d’une homme, le frère Guide Mouammar Kadhafi, après que son convoi fut stoppé par un drone…américain. Elle passe donc de la réjouissance à la tristesse, avec une mauvaise foi abyssale. On a appris par ailleurs que, tout comme l’ancien leader libyen, l’ambassadeur américain Chris Stevens, a d’abord été lynché et sodomisé, avant sa mise à mort. Étrange coïncidence, non ?

Il ne faut pas se leurrer. Les élites occidentales ont tendance à prendre leurs concitoyens pour des gobe-mouches. Qui s’assemble se ressemble. Les salafistes ne sont pas moins violents que l’OTAN, qui tuent chirurgicalement à coup de bombardements sur des populations civiles sans défense. Aussi, quand on nourrit un serpent, c’est qu’on a l’amour de ces bestioles qui peuvent devenir très grosses et dangereuses. Le « je t’aime moi non plus » ne survient que lorsque ce dernier se retourne contre soi, alors qu’on lui apporte chaque jour des souris pour se nourrir. Et là, il suffit de parcourir la presse, de regarder la télévision, pour revoir et s’apercevoir encore et encore que, ce sont les mêmes analystes autoproclamés qui sévissent. Eux, qui se trompent depuis Mathusalem, avec la même prose morbide et mortifère, pour donner des leçons font leur retour pétaradant…Ce monde est fou !