Max | Pierre Meyer, serviteur de la Grande Déesse

Publié le 14 septembre 2012 par Aragon

Un homme discret. Il mangeait une table à côté de la mienne, à quelques pas et si mon compagnon de dîner ne s'était pas levé pour aller chercher un pull en cette fin de journée de bord d'océan un peu fraîche, nous ne nous serions pas rencontrés. J'ai engagé une conversation toute simple, il a levé le nez de son assiette, immédiatement affable, le regard vif et c'est ainsi que tout a commencé.

Le "temps qui fait" a été la mise en bouche. Le moteur commençait à chauffer. Reconnaissance de "vieilles âmes" ? En écrivant ces mots, je me souris, je veux tout faire sauf de "l'ésotérisme de bas étage". Démarrage. Action ! Car c'est dans un véhicule assez incroyable que nous sommes immédiatement montés tous deux, plus proche d'un tapis volant ou d'une Merkabah que d'un modèle Renault & PSA & C° classique.

De Quiberon où nous mangions, nous avons embrayé sur Locmariaquer et sur Carnac - ses fabuleux et mystérieux alignements - évoqués ceux de Stonehenge, puis viré vers le Roch'Trevezel, les cromlechs du Lot nous ont vite attendus, ceux d'Alsace se sont profilés à l'horizon. La soif en nous était ardente !

Dans la voiture, Pierre, car je l'appelais déjà Pierre, et moi avions embarqué Ötzi le chasseur des Alpes auquel nous avions retiré sa flèche dans le dos. Il se requinqua au bout de quelques kilomètres. Des "Vénus" du Paléolithique faisaient du stop, on les chargea avec bonheur, puis on prit aussi à bord ma "voisine", ma chère Dame à la Capuche de Brassempouy - première représentation d'un visage humain !!! Vingt cinq mille ans, c'est pas rien !!! - qui avait la conversation volubile, hyper facile, elle n'en revenait pas que deux petits bonshommes du XXIème s'intéressent à elle, elle était ravie et je rajouterais même si je peux me permettre, très très sexy et aguichante ce jour-là, ça commençait à chauffer dans la bagnole !

La conversation allait bon train, à la croisée d'un chemin creux nous avons rencontré Belenos et Cerunos qui avait au moins douze cors sur le crâne en ce temps de l'année. Quelques kilomètres plus loin un troupeau de chevaux de Przewalski traversait la route et nous a forcé à un arrêt, sommes descendus, même Ötzi ; avons caressé quelques naseaux doux comme de la soie, démêlés péniblement d'invraisemblables noeuds dans les crinières ébouriffées... Repris la voiture !

Les premières maisons d'Orschwihr sont vite arrivées, il m'a présenté sa maison, ses vignes, son chais, sa région, a ouvert en grand la porte sur l'étonnant Wintzfelden, sa montagne sacrée du Shimberg. Le temps était au très beau fixe. Puis tout s'est mélangé, la voiture a pris la route de l'espace, il ne pouvait pas en être autrement.

Pierres ô combien mystérieuses, dolmen de Grandmont, un des plus beaux et des plus mystérieux du monde en raison de sa "porte", pierres dressées, phalliques, guérisseuses, empreintes dans la pierre, cupules, pierre polie des trépassés déposée dans les monuments funéraires dans les pays d'Ouest pour permettre au défunt de reconnaître sa route quand il viendrait revoir sa famille, lapis ex caelis, pierre du ciel, pierre de Terre, pierre d'eau et de feu. Pierre miroir de l'âme. Le monde tourne depuis cent mille ans autour de la pierre sacrée, autour du granit et de la pierre noire. Le monde est pierre et eau.

Tapis volant ou Merkabah, oui, car nous n'en sommes pas restés là. La voiture a traversé l'Atlantique, nous sommes partis sur les traces de Robert Cavelier de La Salle, évocation de l'Amérique d'avant Colomb, d'avant Eric le Rouge, quand les chasseurs suivaient à pied sec, d'Europe en Amérique, les hordes de mammouths sur les terres gelées ! Glaciation de Würm et du Wisconsin. Avons laissé notre Amérique pour revenir chez lui à Orschwihr, il me parla de son métier, de sa passion, le vin. Ses collections de robinets à vins uniques !

La vie de Pierre est arc-en-ciel. Il a aussi des flèches de toutes les couleurs dans son carquois,  : La pierre bien sûr et tout d'abord, ensuite l'océan, le feu, sa région : Alsace, les régions françaises où il va traquer les mégalithes, Bretagne tant aimée, parcourue depuis plus de vingt ans, puis, le mystère, le sacré et la beauté des temps anciens qui ne demandent qu'à se partager, l'écriture, la vigne et le vin car il est vigneron, tant encore.

Pierre est précieux. Pierre, je l'ai vu l'espace de deux jours, quelques minutes pas plus. Qui sait si nos routes se recroiseront ? J'ai partagé bien plus avec lui qu'avec beaucoup de mes vieilles connaissances car c'est bizarre mais c'est ainsi: on se sait avec Pierre. On a déjà vécu plusieurs vies ensemble. Pierre en me quittant m'a offert son livre. Cadeau précieux que j'ai accepté. 

Que ferais-je demain ? Ce que je sais c'est qu'un jour prochain j'irai en ses vénérables chais déguster un authentique Pinot noir, son Tokay gris aussi. À très bientôt Pierre.

http://www.novit.fr/caves/index.php5?mId=1&page=11&ssId=6

le livre de Pierre : "Par ce livre je vous invite à jeter un nouveau, un autre regard sur l'évolution de l'Europe préhistorique qui reste méconnue, voire mystérieuse." Pierre Meyer