Tant qu’à me prendre parfois pour une chroniqueuse, j’aurais voulu écrire comme Pierre Foglia. Tant qu’à être intellectuelle, j’aurais voulu l’être comme Mathieu Bock-Côté, en plus courtement et moins digressif que lui. Tant qu’à avoir la parole facile, j’aurais voulu avoir le sens de l’argumentation et le discours articulé comme un Léo Bureau-Blouin.
Tant qu’à tenir un blogue, j’aurais voulu qu’il ait un contenu significatif, qu’il ait de la profondeur et surtout ne pas r’virer états d’âmes personnels, ce qu’il est en train de devenir et pourtant j’aime bien lire les états d’âme des autres. Tant qu’à aimer les mots, j’aurais voulu qu’ils soient parfois chanson, parfois poème, parfois éditorial percutant, mais au moins évocateurs, émouvants, riches et sans fin (comprendre plus réguliers, pas un livre par ci, par là).
Tant qu'à aimer la langue française, je devrais mieux la maîtriser et parler mieux anglais. Tant qu’à aimer la musique, j’aurais voulu savoir jouer de la clarinette. Tant qu’à aimer la nature et, à un moindre degré, l’exercice, j’aurais voulu marcher plus régulièrement ou pédaler plus souvent ou skier encore. Tant qu’à être graphiste, j’aurais voulu l’être pour vrai, complètement, sachant tout faire. Hier, j’ai voulu changer l’en-tête de mon blogue, qu’il soit à l’image de ce qu’il est en train de devenir. Ce nouvel en-tête, qu’au moins une personne a eu le temps de voir et de commenter (de manière positive, comme toujours, ce n’est pas elle qui m’a décidée à revenir à l’illustration du modèle Scrapbook de Blogger), n’aura eu de vie que le temps que je m’aperçoive de ma faiblesse en graphisme. Je dois continuer à faire confiance à de meilleurs que moi. Mauvais pour l’estime de soi, mais bon pour l’humilité.
Pourquoi notre cerveau a-t-il la capacité de vouloir tout en n’ayant pas le pouvoir de nous rendre compétent? Ou au moins satisfait de soi.