Attentats, manifestations violentes, incendies de cinémas ou de théâtres, victimes collatérales... Aucun doute n'est permis : Dieu est amour !
En fait, le problème avec la religion, ce sont les religieux et leurs bandes de fanatiques. Tout le reste est pure hypocrisie.
Chaque fois qu'une œuvre de l'esprit vise explicitement, ou pas, une religion, les fanatiques religieux, où qu'ils soient et quelle que soit leur religion, s'en emparent à des fins d'interdire sa diffusion.
La religion qui est affaire de croyance personnelle et strictement privée est instrumentalisée par des chefs et des groupes religieux, plus ou moins hiérarchisés et organisés, qui s'arrogent la parole d'un Dieu ou d'un prophète pour imposer des règles à l'ensemble de la population.
Les religieux ont la fâcheuse habitude de faire de la politique, voire même de la politique politicienne. En termes d'intolérance, certains responsables religieux n'ont rien à envier aux fascistes de la pire espèce. Entre leurs mains, la religion n'est qu'un prétexte et une arme au service des intérêts particuliers de leurs sectes.
Les manifestations de tout ordre contre une œuvre dite blasphématoire sont des actes politiques exclusivement motivés par des enjeux de pouvoirs :
- si ces fascistes religieux exercent le pouvoir, leurs réactions contre des œuvres dites impies leur permettent de manipuler leur peuple et de consolider leur régime théocratique;
- s'ils sont dans l'opposition, leurs manifestations sont destinées à renverser le régime en place ou à obtenir des concessions;
- s'ils sont dans un pays laïc, ils tentent de créer un sentiment communautaire de victimisation, tombant dans les mêmes travers que l'extrême droite en réduisant à une religion des personnes issues de la même région du monde.
Dans ce genre d'événements, tout le monde est perdant, hormis les extrémistes religieux de tous poils :
- les créateurs dont les œuvres - peu importe leurs qualités - ne peuvent plus être normalement diffusées en raison des pressions des fascistes religieux, lesquels peuvent recevoir le soutien de l'ensemble de la communauté religieuse si la manipulation fonctionne à plein régime
- les spectateurs qui sont infantilisés en les privant de la possibilité de juger par eux-mêmes les œuvres mises en cause;
- les coreligionnaires non violents qui sont mis dans le même sac que les fanatiques et les terroristes.
- les non croyants et ceux qui croient en une autre religion mais qui se retrouvent inclus en raison de leurs origines...
Finalement, la religion comme fait politique est une chose diabolique qui justifie en son nom les pires excès. Derrière ces guerres de religion, plus ou moins larvées d'aujourd'hui, il n'est question que de domination politique et économique, soit des motivations totalement étrangères à une quelconque quête spirituelle...
Et pour conclure ce petit billet, une petite citation d'un de nos écrivains préférés, B. Traven :
«la foi déplace les montagnes mais c'est l'incroyance qui détruit les chaines des esclaves.»