Mon fils étrangement silencieux, puis soudainement en pleurs, au milieu des chaussettes. «Je suis jaloux !», finit-il par hoqueter. Dans TOUTE la Migros, des pubs pour leur dernière campagne marketing à l’encontre des enfants. Une fois encore, il s’agit essentiellement de collectionner des vignettes, chichement distribuées au pro rata du volume d’achat des parents.
«J’en voudrais aussi, mais je sais que tu seras pas d’accord». Effectivement. On patiente à la caisse pendant qu’il sanglote. Quand vient notre tour, les nerfs en pelote, je me plains à la caissière : «Vous pouvez pas laisser nos enfants tranquilles ?». Qu’est-ce qu’elle y peut ? A peu près rien. Elle scanne les courses, y ajoute le paquet de vignettes réglementaire, les consignes sont les consignes et les caméras de surveillance pas loin. Je les lui redonne : «Puisque je vous dis que je n’en veux pas !».
Dehors, je propose à mon fils une glace «pour (le) consoler». Il accepte. Dans le bus, calmé (ouf!), il réfléchit: “Maman, pourquoi est-ce que la Migros ils font des jouets que les enfants veulent et après ça fait pleurer les enfants ?». «Et bien, c’est fait exprès ! C’est pour que les parents achètent beaucoup (trop) de choses, mais j’en ai tout à fait marre qu’ils utilisent les enfants comme ça et je n’irai plus chez eux pendant longtemps, pendant tout le temps de cette campagne».
Un peu plus tard, il philosophe sagement : «Tu sais, je préfère les jouets d’anniversaire». Moi aussi mon fils. Et j’aime t’en acheter à plein d’autres moments aussi. Mais le marketing des larmes, ce sera sans nous. Tu es trop précieux ! Ils ne feront pas commerce de tes émotions, ces saligots !