Magazine

Le jour où j’ai vu… “Hunger Games”

Publié le 28 avril 2012 par Cess A @Cess_A

J’arrive après la bataille mais la digestion est rude. Aveu de faiblesse : on m’a embarqué voir” Hunger Games”. Détestant tout genre de fiction grand public mais curieuse des phénomènes de notre temps, je m’y engage. Et là, le désastre culturel s’enclenche. Cette contre-utopie pour ados est une énième manne supplémentaire pour les studios Hollywoodiens. Score hallucinant au box office pour une réalisation chétive, le scénario tout droit pompé du best-seller de Suzanne Collins avait pourtant de quoi surprendre. On y découvre l’histoire de Katniss Everdeen, incarnée par Jennifer Lawrence, une dure à cuire embarquée malgré elle dans un jeu télévisé mortel entre ados, dans une Amérique post-apocalyptique.

Dès les premières minutes, on sent le piège de la salle de cinéma se refermer sur soi. On se demande pourquoi Gary Ross, le réalisateur, secoue sa caméra comme un shaker. Et au fur et à mesure que le récit s’installe, on assiste bel et bien à un copié-collé du remake “Battle Royal”, film japonais tiré du roman de Koshun Takami. On y retrouve une violence extrême, d’autant plus percutante qu’elle est perpétrée par des ados voire des enfants. Cette dictature sanglante à la sauce bling bling donne la nausée. Le tout enrobé d’un excès de réactions incohérentes et de dialogues convenus et niais. Ne parlons pas du tabou de porter à l’écran des enfants qui s’entretuent et d’absence de moral avant le générique de fin. “Hunger Games” s’impose certainement comme l’un des films les plus laids auquel j’ai pu assister au cours de cette décennie. Cette adaptation témoigne encore une fois, des rapports ambigus entre le cinéma et la littérature pour adolescents. Le long métrage semble néanmoins avoir remporté tous les suffrages auprès des fans et grâce à la performance de Jennifer Lawrence.

Mais en cette période présidentielle, le film a presque de quoi faire rire. Car à y regarder de plus près, si on remplace Jennifer Lawrence par Marine Le Pen et Josh Hutcherson par Nicolas Sarkozy, la fiction aurait limite un goût plus réaliste. Et ne me parlez pas des “Avengers’ qui risqueraient de les sauver. Pour ma part, j’en ai fini avec les fictions cette année.


Retour à La Une de Logo Paperblog