Madonna "Often, Never (Unreleased Club Mix)":
(Pour la bonne compréhension de cette note, relire les épisodes précédents n°1 ici et n°2 là) «Amour, amour, je t’aime tant…» Qui n’a jamais chanté cette petite
mélodie issue de Peau d’Âne ? Qui n’a jamais fredonné «Un jour mon
prince viendra, un jour il me dira… la la la...» ?
L’amour,
c’est un peu comme le réchauffement de la planète ou les OGM, c’est le
mal du siècle. Il n’y a qu’à voir comment Meetic est devenu, en l’espace
de quelques mois, une marque "génétiquement modifiée" qui qualifie
désormais la recherche de partenaires dans notre monde moderne, à
l’instar de la marque Caddie, que l'on utilise pour nommer un chariot, ou encore de Frigidaire
qui est, au départ, le nom d'une marque de réfrigérateur et non pas l'objet en lui-même.
Je me rends
compte tout en écrivant que le parallèle inconscient que je viens de faire
entre Meetic et des objets de grande consommation y trouve finalement tout son
sens: on chasse les hommes et les femmes comme dans un supermarché, on
choisit le plus joli emballage, celui dont on a l’habitude ou cet autre en fonction de l'envie du moment. D’ailleurs, je ne sais plus qui, sur le thèmes des
rencontres improbables (ou "Meet Hic" que l'on pourrait traduire par
"overdose de rencontres" en
mauvais anglais - lol), a organisé «les courses du sourire» pour
célibataires au
rayon alimentaire des Galeries Lafayette. Le principe? On vous offrait un panier spécial avec des affichettes arborant des smileys afin d'êtres identifiés par les autres clients que vous étiez à la cherche de votre futur(e) entre
le rayon fromages et les détergents. On ne s’en sort décidemment pas!
Bref, autour de nous, des célibataires, et je dirai même mieux des
célibattants (ou célibattantes), qui à la fois érigent leur mode de vie
comme étant la consécration suprême (je suis indépendant(e), je fais ce
que je veux, je prends mon temps, je n’ai de compte à rendre à personne, je dîne ou pas ça ne pose aucun problème à personne, mieux vaut être seul que mal accompagné...)) tout en maugréant à
intervalles réguliers que ce serait bien quand même d’avoir quelqu’un à
qui penser, qui soit là le soir quand on rentre et avec qui on ferait
des super week-end découverte en amoureux…
Alors on met toutes les
chances de son coté pour trouver sa moitié d'orange (on retrouve là encore
meetic, entre autres, mais pas que), sauf que bien souvent, la "vraie bonne rencontre" arrive quand on ne s’y attend
pas, à l'instar de mon amie Bouddhapeste il y a quelques temps. C'est la romance qui commence, voiliers en Martinique, on se met au
bricolage, on refait son intérieur, on parle gamins (pour ceux qui peuvent), peut-être même
mariage, sans parler des rendez-vous avec la belle famille à planifier…
Mais voilà…. Souvent Meetic te nique ou les amis de tes amis deviennent
tes pires ennemis… les petits défauts ou les petites manies que l’on
trouvait tellement mignons au début de la relation (et qu'est-ce qu'on
a pu les aimer d'ailleurs!!) deviennent ainsi nos pires cauchemars.
Son côté nonchalant vous devient insupportable ou l’hystérie de l'autre prend des proportions invraisemblables tout simplement parce qu'on vous soupçonne d'avoir regardé la personne d’à côté d'un oeil insistant, sans parler des
pipis la porte ouverte ou le fil du tampax qui dépasse du Sloggy
spécial ventre plat.
Très vite, on se transforme en Miss Marple ou
Hercule Poirot, cherchant à droite à gauche des indices ou des secrets
cachés qui pourraient confirmer nos soupçons. Alors on découvre forcément des trucs gênants. Ce qui me permet de vous livrer un de mes principes de base: quand on
cherche, on trouve… toujours! Donc si on n'est pas prêt à voir ou entendre ce qu'on découvre, mieux vaut ne pas chercher... D'ici le carnet d’adresse encore rempli d’ex
très actifs, des textos douteux à des heures incongrues ou on tombe sur
l’autre «par hasard» sur internet, son profil n'a manifestement pas été affacé… ça fait drôle.
Crises,
jalousies, repentir (promis, je referai plus jamais ça!) et sacrifices
cohabitent généreusement avec hystérie nuptiale, déclarations
enflammées et petites attentions qui génèrent invariablement «c’est trop mignon! Vraiment je l'adore...». Ensuite, selon les cas, après quelques jours, semaines, mois ou années, tout cela
se termine dans un magma névrotique «je me suis encore fait avoir», «tu te rends compte, j’ai failli lâcher mon appart pour aller habiter en
banlieue, quelle horreur!» ou encore «finalement, c’est mieux comme
ça» ou le sempiternel «maintenant je suis vacciné, on ne m’y
reprendra plus!» (ouais, tu parles...). Un gros tas de merde, en quelque sorte, que l’on
traîne ensuite pendant des années, ce qui fait la fortune des psy en
ville ou l'infortune de certains de nos amis qui écoutent nos états d'âme…
Alors, c’est pour quand, le prochain amour avec un grand TAS?