Le temps passe trop vite. Paradoxe du temps qui est le mien et de l'heure qu'il est. Le compte à rebours commence, une course entre le temps qui passe par moi et l'heure qui s'écoule.
Je distance l'heure par instants, mon temps va plus vite, il court. je le modèle à l'envi, mon corps se délie, il cavale, il prend de l'avance. J'ai réussi à attrapper le bus avant l'heure prévue? J'ai gagné. L'heure qui s'écoule uniformément a perdu, elle est arrivée à l'arrêt du bus après moi. Je suis en avance, ses dix coups sonnent mais le bus est déjà loin... et moi aussi.
Voilà. J'ai gagné 2 minutes d'éternité. Elles s'ajoutent aux autres comme un pied de nez à l'heure, ce temps qui s'écoule et qui ne passe pas par moi, le temps d'un instant. Tout ça pour dire que, à vouloir aussi être en avance dans mon rapport avec les autres, j'ai le vague sentiment de devenir de plus en plus anachronique. Et de susciter parfois l'incompréhension ou alors de mauvaises interprétations.
Alors je me noie dans le tourbillon de la musique en m'enfermant avec mon iPod. A ce moment là, le temps qui passe m'est totalement égal. La réalité n'a pas de prise sur moi. Et les Autres non plus. C'est pourquoi je vais en boite de nuit. Comme d'autres iraient à l'opéra, finalement.
Mon temps et l'heure... Quand je pense à mes amis (ceux qui sont là, ceux qui sont loin ou ces autres perdus de vue), je me rends compte combien le temps qu'on a passé ensemble est précieux. Que lui seul a construit ce que nous sommes devenus. Parfois il y a eu l'ennui ou la colère, aussi. Mais jamais vraiment de "rendez-vous manqués". Car pour aimer les autres, il faut le prendre, le temps. Sinon il passe. Et eux avec. D'ailleurs, on oublie bien souvent de dire aux gens qu'on aime qu'on les aime. Car on se dit qu'on a tout le temps, pour ça. Et pourtant...
From the 80's (sur une idée de Ditom) :