Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a décerné son prix Nansen pour les réfugiés 2012 à la Somalienne Hawa Aden Mohamed ; il salue ainsi son engagement en faveur de l’émancipation des femmes en Somalie.
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Le visage encadré par de grandes lunettes, le corps enveloppé dans un long voile, la Somalienne Hawa Aden Mohamed a reçu, mardi, le prix Nansen 2012 du HCR pour son combat sans relâche depuis 1999 à Galkayo (nord-est de la Somalie) en faveur des femmes victimes de mauvais traitements, de viols et de violences.
« En ce jour, nous rendons hommage à tout ce qu’elle a pu faire pour sauver, nourrir et éduquer des centaines de femmes et de jeunes filles, dont bon nombre ont subi la pire des violences », a déclaré António Guterres, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Celle que l’on appelle affectueusement « Maman Hawa » à Galkayo est née en 1949. Chargée des femmes au ministère de l’éducation dans les années 1980, fondatrice de plusieurs ONG en faveur du développement économique et de l’éducation des femmes, Hawa Aden Mohamed s’exile au Canada pour fuir la guerre civile qui éclate en 1991.
Son combat en Somalie
En 1995, elle décide de rentrer en Somalie pour reprendre son combat en faveur des femmes. Après une première tentative dans le sud du pays – la guerre des clans qui touche la région la contraint à partir –, elle s’installe à Galkayo. Elle y fonde en 1999 le Centre éducatif de Galkayo pour la paix et le développement, qui rayonne dans la vingtaine de camps de déplacés de la région.
En une dizaine d’années, « Maman Hawa » crée douze écoles primaires et secondaires pour les filles, une pour les garçons, des centres d’hébergement, un centre de loisirs et une bibliothèque (la seule de la ville). Grâce à ses efforts, près de 40 % des filles de la région sont scolarisées, alors que dans l’ensemble du pays, moins d’un quart de la population féminine accède à l’éducation.
La lauréate est également très active dans la défense des droits des femmes, en particulier en s’opposant à l’excision. Cette mutilation génitale féminine est une pratique très répandue en Somalie. Enfant, Hawa Aden Mohamed en a été victime. Sa propre sœur est morte d’une infection après avoir été excisée à l’âge de 7 ans.
Dotée d’un prix de 100 000 dollars (77 000 €), la distinction Nansen (du nom du premier haut-commissaire de la Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU) pour les réfugiés a été instaurée en 1954 par le HCR afin de sensibiliser l’opinion internationale à la condition des réfugiés.
LAURENT LARCHER
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