« Poésie d’un jour
Il y a quarante ans, le 25 septembre 1972, Alejandra Pizarnik ingère une dose de psychotropes qui lui est fatale. Dans sa chambre, sur le petit tableau noir où elle inscrivait à la craie des ébauches de poèmes, on retrouva ces vers :
Criatura en plegaria
rabia contra la niebla
escrito contra
en la
el opacidad
crepúsculo
no quiero ir
nada más
que hasta el fondo
oh vida
oh lenguaje
oh Isidoro
Septiembre de 1972
Créature en prière / en rage contre la brume // écrit / au / crépuscule //contre l’opacité // je ne veux plus aller / nulle part / qu’au tréfonds // oh vie / oh langage/ oh Isidore // septembre 1972
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971, Librairie José Corti, 2010, page 360. Édition établie et présentée par Silvia Baron Supervielle. Traduction de l’espagnol (Argentine) par Anne Picard.
Image, G.AdC
SENS DE SON ABSENCE
si moi j’ose
regarder et dire
c’est par son ombre
unie si douce
à mon nom
là-bas loin
dans la pluie
dans ma mémoire
par son visage
qui brûle dans mon poème
et répand magiquement
un parfum
de visage aimé disparu
Alejandra Pizarnik, Les Travaux et les Nuits (1965) in Œuvre poétique*, Collection Le cabinet de lecture (dirigée par Alberto Manguel), Actes Sud, 2005, page 138. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon.
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* NOTE d’AP : cet ouvrage est actuellement indisponible, les éditions Actes Sud n’ayant pas procédé à sa réédition.
■ Alejandra Pizarnik
sur Terres de femmes▼
→ Œuvre poétique (note de lecture d’AP)
→ Les Aventures perdues (extrait + notice biographique)
→ El olvido (extrait)
→ Invocations (extrait)
→ La lumière tombée de la nuit (extrait)
→ 22 mai 1966 | Journal d’Alejandra Pizarnik
■ Voir aussi ▼
→ (sur Esprits Nomades) une page sur Alejandra Pizarnik
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