Magazine Journal intime

La nostalgie du vidéo-club...

Publié le 26 septembre 2012 par Unefillealyon


Je suis une fan de cinoche. Vraiment. 
Je ne parle pas souvent des films que je vois car je n’ai pas l’âme d’une critique de ciné.
Et ceux qui me suivent doivent s’en souvenir : quand je critique un film ici c’est généralement de façon très négative ou très positive, et parce que mon ressenti allait à l’inverse de celui du grand-public et de la presse (souvenez-vous, je n’ai pas aimé Avatar, j’ai adoré Tree of Life...).
Et généralement, je suis très (trop) bon public. Alors bon, des critiques de cinéma “Cette semaine, j’ai adoré Blanche-Neige !” (celui avec le chasseur et Kirsten Stewart, faut pas déconner...), ça n’a pas trop d’intérêt...
Pourtant, ma culture cinéma n’est pas des plus communes. Rockaknittalova se fouttait de moi il y a peu parce que je n’ai jamais vu “Point Break”. Nan, j’ai pas vu Point Break. Mais je n’ai jamais eu l’occasion non plus d’aller jusqu’au bout du “Père-Noël est une ordure”, des "Bronzés" 1&2, de "la Cité de la Peur" et d’un tas d’autres films pourtant considérés comme “cultes".  Et j’ai découvert sur le tard (il y a peu en fait) des films comme "Top Gun" ou "Rocky", démodés, certes, mais que tout le monde avait vu... sauf moi.

La nostalgie du vidéo-club...

Quoâââ ??? T'as pas vu Point Break ???


En revanche, à 15 piges, je connaissais la biographie de Kubrick, j’avais vu tous les films de Cronenberg (oui, oui, même Videodrome et même Chromosome 3 !) et je ne jurais que par Lynch !
Et là, tu te dis “Pouah, cette bobo du cinoche ! Oh l’autre hé, à 15 ans elle ne jurait que par Lynch, genre...”. Et tu as bien raison
Et pourtant, tu as tord... À cette lointaine époque où la campagnarde que j’étais allait au lycée de Béthune (ville du Pas-de-Calais surtout connue pour les exploits de pilote de son maire...), je fréquentais assidument la médiathèque Elie Wiesel. Un endroit beaucoup plus joli et confortable que l'horrible CDI de mon bahut. Mais surtout, un endroit éclairé par la lumière du soleil et chauffé l’hiver ! (Le CDI et les salles de perm de mon lycée c’était quelque chose qui devait beaucoup ressembler à la Roumanie... ou aux campements des dessous des ponts de Saône si tu vois ce que je veux dire...).
Et donc, dans cette médiathèque, on pouvait emprunter des cassettes vidéo (en écrivant ça, j’ai l’impression d’avoir vécu en 1910...).  Mais bon, c’était la bibliothèque municipale hein aussi, ici on empruntait pas l’intégrale de Friends. Par contre on pouvait trouver assez facilement Citizen Kane en version non-sous-titrée... Bref : elles étaient “trop nazes les K7de la biblio !”.

La nostalgie du vidéo-club...

Le "rembobineur" de V.H.S. Un objet... oublié !



Jusqu’au jour où on a découvert la K7 de “La mouche”. Et là ça été une révélation !

La nostalgie du vidéo-club...

On a donc enchaîné avec tous les films et réalisateurs de la même branche. "Orange Mécanique", "Breaking the Waves", "Crash", "Ereaserhead","Chromosome 3", "Blue Velvet"... Plus c’était glauque, crasse et pervers, plus ça nous plaisait !
Et puis on s’est inscrits au vidéo-club, et on a découvert encore un autre univers en prolongation directe du premier : "Tueurs Nés", "Trainspotting", "Usual Suspects", "Le Projet Blairwitch"... Des films géniaux jamais diffusés sur TF1 !
Et le type du Vidéo-Club était super sympa : il nous conseillait d’étranges films japonais vraiment flippants (Ring) et des séries dans la même veine que “X Files” (l’hôpital...).
Pour être tout-à-fait honnête, j’avais même pensé monter un jour moi-même mon propre vidéo-club !
La nostalgie du vidéo-club...


Pouvoir discuter de tel ou tel film ou de tel et tel acteur avec le gérant, vouloir louer le film grand-public qui vient de sortir et se retrouver avec 3 vieux films inconnus, “Si tu aimes Christian Bale, faut absolument que tu vois l’Empire du soleil !”,”Si tu aimes la Chine, faut absolument que tu vois le Dernier empereur,”... Devoir les regarder à la suite, en pyjama et en grignotant des M&M’s tout un dimanche parce qu’il faut absolument les rendre demain si on veut pas se prendre une amende... Aller les rendre le lendemain, rester encore une heure à échanger avec le vendeur sur ce qu’on en a pensé, tourner les jaquettes pour lire le résumé, rentrer avec le film grand-public qui vient de sortir en D.V.D et qui est enfin dispo... et un paquet de M&M’s. Ne pas rendre le film dans les 24h et de se prendre une amende...
J’ai bien tenté Yelp mais aucun vidéo-club n’a subsisté au passage du tout-numérique dans mon quartier !
Malgré internet, Itunes, le streaming, la médiathèque et la vidéo à la demande, j’ai la nostalgie du vidéo-club...
Et vous, vous les volez où vos films ?


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