Ce principe touche au parcours de chacun, à l'identité, à l'appartenance...
Le principe organisateur, lui, permet d'aider à progresser sur son itinéraire spirituel ; et bien sûr, il s'applique au dialogue interreligieux, mais aussi au dialogue philosophique , ou politique …
Pour comprendre sa définition ; dennis Gira se propose de commencer à répondre à ce type de question : « peut-on être bouddhiste et chrétien, à la fois ? »
Question complexe !... Car enfin, « qui est ce « on » ? » ne faut-il pas connaître la personne concernée par cette question, sa trajectoire spirituelle, culturelle et intellectuelle ? S'agit-il derrière la question, d’adhérer à un groupe donné, ou d'un engagement total au sein d'une tradition religieuse qui donne sens à sa vie ? …. Quelques exemples :
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Un ami vietnamien, converti au christianisme, peut se considérer bouddhiste et chrétien.. Il se dit chrétien, quand il approfondit sa connaissance de la foi chrétienne et participe à la vie de l’Église ; et il se dit bouddhiste quand il affirme ses racines culturelles et ses liens familiaux … Cet ami n'est pas impliqué également sur des trajectoires parallèles …
- Cet ami français, a été baptisé bébé, et n'a jamais été « catéchisé » … Il a cherché ailleurs la source qui étancherait sa soif de vérité ; cette recherche l'a conduit au bouddhisme... Son principe organisateur est fortement bouddhiste... Quand il s'affirme également catholique; il parle du baptême, du mariage et de son milieu familial …
Pour un chrétien, la Foi en la personne de Jésus-Christ constitue le pivot de son expérience...
En s'adressant à un bouddhiste, il sera difficile d'interpréter les différents aspects du bouddhisme à la lumière de ce principe... Et, inversement
…
Par contre, c'est différent, s'il s'agit d'un chrétien à qui l'on s'adresse et que l'on tente d'interpréter ces mêmes aspects du bouddhisme à la lumière de ce même principe …
Ce qu'il faut retenir : c'est qu'il est difficile d'imaginer un dialogue interreligieux entre deux personnes dont l'une a un seul principe
organisateur et l'autre pense en avoir deux, dont celui de son interlocuteur – ce qui semble le cas de quelqu’un qui pourrait penser être à la fois bouddhiste et chrétien .
- Il peut encore se présenter les cas d'une personne, qui suite à la rencontre d'une autre voie spirituelle, souhaite en intégrer une pratique à leur cheminement intérieur. Par exemple, pour un chrétien, pratiquer le zazen... Finalement, le zazen est authentiquement bouddhique uniquement pour un bouddhiste, c'est à dire pour quelqu’un dont le principe organisateur est indissociable de la cohérence interne du bouddhisme zen. Le chrétien le situe dans une nouvelle cohérence, et il est inapproprié de penser qu'il est bouddhiste et chrétien à la fois . Et, il ne s'agit pas là de « syncrétisme » … !
Bien sûr, c'est une gageure de résumer ce que Dennis Gira
Je comprends également, que l'évangélisation, ne peut se faire in-extenso ; elle répond aux mêmes règles que le dialogue interreligieux, et doit répondre à la cohérence de chacun …