La maison qui rend fou

Publié le 02 octobre 2012 par Papote

Vous vous rappelez, dans " Les douze travaux d'Astérix", la maison qui rend fou ?
C'est un endroit dont Astérix et Obélix doivent ramener un imprimé particulier et qui se révèle être une satire du système administratif français dans toute sa splendeur !


Donc, depuis le changement de Grands Manitous au bureau, j'ai un peu l'impression d'être assignée à résidence dans la maison qui rend fou...
Tout d'abord, ça a commencé par une réunion où l'on m'a expliqué que, désormais, sans parler de quotas (ce qui est très très impoli dans mon milieu !), il serait bon que j'adopte un certain rythme qui pourrait s'apparenter à sortir quatre dossiers par semaine, histoire de dynamiser l'ensemble et d'éviter que certains dossiers ne traînent sur les étagères (Vous apprécierez les termes employés qui ont pour but d'enrober la pilule dans un langage hautement politiquement correct...) !
Sachant que pour certains types de dossiers, il est possible d'agir de cette manière-là mais que, vus les dossiers que je me coltine, c'est carrément du grand n'importe quoi, vu que je me coltine (avec une autre collègue), les dossiers les plus complexes et les plus à emmerdes du bureau car personne d'autre n'est capable ne veut les gérer !
Ensuite, on m'a expliqué que, désormais, chaque lundi matin, j'aurai une réunion avec mon nouveau Grand Manitou dans un but de meilleure appréhension de ma tâche (vous remarquerez encore la subtilité du choix des mots !). Ainsi chaque lundi, nous pourrons discuter des éléments gérés la semaine passée et de ce qu'il y aura lieu de gérer dans la semaine à venir afin (non pas de contrôler ce que je fous de mes journées... Ca, ce serait très vilain !) de permettre une meilleure cohésion du service...
Moi, j'dis, en langage cru : on me met sous surveillance et sous tutelle, des fois que, depuis, 5 ans que je suis dans la place, je n'aurais pas su montrer que je valais mieux qu'une stagiaire...
Non, non, si vous pensez que je suis agacée, ce n'est qu'une vue de l'esprit !
Vint ensuite le mail général par lequel on nous faisait part de la nouvelle procédure pour les congés... Jusqu'à présent, on en parlait au Grand Manitou pour lequel on bossait, on vérifiait que les autres personnes du staff ne partaient pas en même temps et... point barre !
Bien, ça, c'était l'ancien temps...
Maintenant, nous sommes priés de faire une demande par mail en trois exemplaires (un par Grand Manitou) un mois avant pour les périodes de congés scolaires et une semaine avant pour les congés d'une à deux journées (je signale que je travaille dans une petite structure, pas dans une grande administration... J'dis ça, j'dis rien !) afin qu'ils puissent évaluer notre charge de travail et décider d'accepter ou de refuser ladite demande...
Comme ils se sont rapidement aperçus qu'en fait leur système ne fonctionnait pas car ils ne pensaient pas à en parler entre eux pour donner leur accord global, nous avons reçu un deuxième mail nous enjoignant de faire une demande sur papier à déposer dans une chemise cartonnée qu'ils viseront chaque matin afin de notifier la décision à l'intéressé qui devra aller le noter sur le tableau des congés afin que la comptable puisse être au courant et tenir le compte...
Je sais pas vous mais, moi, à ce stade-là, j'ai déjà des étincelles au niveau de neurone neurasthénique !

Et, enfin, hier, c'était jour de mise en vente des carnets de tickets restaurant.
Bêtement, je me pointe chez le comptable pour prendre mon dû. Horreur ! J'ai un mois de retard !
- Et pourquoi, tu n'as pas pris tes tickets du mois dernier ?
- Ben, j'étais un peu en arrêt maladie...
- Ah mais attention, ça change tout ! Tu as été arrêtée combien de jours ?
- Euh... 9 ?
- Attends, je vérifie sur le calendrier (photocopie dudit calendrier et surlignage des jours). Ok, 9 !
- (là, j'ai commencé à faire ma garce) Ah oui, mais si on réfléchit bien, j'étais là le mardi matin car je n'ai été arrêtée que dans l'après-midi !
- Bon, alors, là, ce n'est pas la même chose... Si tu as été arrêtée dans l'après-midi, je ne peux pas te défalquer ce jour-là... Donc, dans ce cas-là, ça ne fait plus que 8.
- Va pour 8 !
(on fait les calculs... Soit dit en passant je vais plus vite de tête que lui avec sa machine... Bref !)
- Donc, tu me dois ... € !
- (4ème dimension quand tu nous tiens !) Et mais ça ne va pas, ça ! Parce qu'en fait, comme je ne bosse pas un mercredi après-midi sur deux, sur l'année, j'ai droit à un carnet de tickets en moins que tout le monde, ok ? Donc, comme j'ai été absente deux mercredis, il y en a un que tu ne peux pas me défalquer puisqu'il est déjà compté dans le carnet que je ne prends pas par rapport aux autres !
- Ah, ben, oui, tu as raison ! Bon, alors, je refais les calculs... Tu me dois ... € et je ne te donne que 13 tickets sur 20 pour le mois de septembre...
Moi, j'dis : c'est beau l'administration !!!

A bientôt !

La Papote