Entre mes difficultés de connexion et la vie qui s’emballe chaque jour, j’ai laissé ce blog en jachère beaucoup plus longtemps que prévu. Je m’en excuse auprès de tous ceux qui viennent régulièrement sur ces pages y trouver je ne sais quoi, pour je ne sais quelle raison. Et je m’en excuse auprès de toi, bien sûr, toi qui a quitté mes pensées ces dernières semaines, toi que des soucis bien triviaux et tout à fait déplaisants ont chassé loin de mon esprit.
Pourtant tu n’es jamais si éloignée que je ne puisse encore t’entre apercevoir navigant de peu en peu dans les mers démontées de la vie quotidienne. Je te sais là, à portée de ma main. Et je sais qu’il suffit d’un rien pour que le contact rêvé redevienne virtuellement solide (ou solidement virtuel, à vrai dire, car comment pourrait-on qualifier ce drôle de lien entretenu au-delà du temps ?). C’est bien sûr à moi de permettre l’éclosion d’une nouvelle salve entre nous. Salve de mots, comme autrefois, comme par nature, n’est-ce-pas, comme par enchantement. Car enfin, il est temps que je l’écrive tel que je le conçois : ceci est ma sauvegarde. Une porte ouverte qui me permet d’entrer dans n’importe quelle pièce, celle des souvenirs ou celle des regrets, celle de l’avenir aussi, mon avenir, celui que je regarde avec peur et espoir à la fois. Et tu fais partie de mon avenir aussi bien que de mon passé. Alors nous revoilà face à face, pour un temps encore indéterminé, mais après tout je n’ai jamais aimé la notion de temps, n’est-ce pas ? Nous verrons bien. Nous verrons ensemble.
A tous ceux qui ont continué de visiter ce blog pourtant silencieux : merci. Merci à Claire en particulier, qui me rappelle à quel point je néglige moi-même Baudelaire. Merci à gmc, qui nourrit ce blog presque autant que moi. Merci à Iskander, que je croyais disparu ! Et pour finir, à Hirondelle : je suis touchée et encouragée.
Nous sommes vendredi, mais cette note ne mérite d’être dédicacée qu’à vous tous. Alors, pour finir quand même sur une note poétique, ces quelques vers… de Baudelaire, bien sûr !
Le portrait
La Maladie et la Mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya,
De ces grands yeux si fervents et si tendres,
De cette bouche où mon coeur se noya...