Un satellite dans chaque voiture.
Plus jamais de détour, d ’embardée ou de rivière au bord du chemin. Dans chaque voiture de l ’air en boîte, plus jamais chaud ou froid et les fenêtres fermées aux parfums de l ’été. Les routes brillantes et noires, plus de trous ni d ’ornières et surtout, plus jamais de poussière.
Plus de chair, plus de sang, les corps transparents. La viande, c ’est sale, ça transpire et ça pue. La viande, ça se décompose et les vers vivent dedans.
Plus de terre, la terre c ’est sale. Plus de pluie et plus d ’hiver. Plus d ’été. Plus de printemps. Plus d ’automne, l ’automne, c ’est sale, il y a des feuilles partout sur le sol, des feuilles mortes, et la mort c ’est sale, la mort qui grouille partout sous la terre sale.
Mais tout est lisse de l ’autre côté de la dalle de verre.
Les corps éclatent sans jamais faire de tache.
L ’automne s ’en va sans jamais laisser de trace.
Il ne fait plus jamais froid.
La mort en fond d ’écran.
La vie en téléchargement.