Au début des années 70, Akira Kurosawa est en piteux état, sa société de production a fait faillite et il se fait débarquer du tournage de Tora,Tora, Tora dont il devait réaliser le segment japonais. Pire son tout premier film en couleur Dodeskaden est un four et le public Japonais ne semble plus s’intéresser à ses films. Il tentera sans succès de mettre fin à ses jours.
Sa résurrection viendra de l’étranger, le fameux studio de cinéma soviétique la Mosfilm, invite le maitre Japonais à venir tourner chez elle l’adaptation des deux romans autobiographiques de Vladimir Arseniev. Arseniev cartographe du début du 20e siècle y raconte son exploration des contrés sauvage de Sibérie et de son amitié avec un chasseur Golde du nom de Dersou.
Grand film à la fois humaniste et panthéiste Dersou Ouzala ne fait pourtant jamais dans le spectaculaire et se refuse à toutes dramatisations inutiles. Kurosawa n’utilise quasiment jamais le gros plan ou même le plan américain, les personnages sont le plus souvent filmé en pied entourés par la nature sibérienne. On retiendra cette scène incroyable ou Arseniev et Dersou, égaré en pleine toundra, doivent en urgence se construire un abri de fortune pour ne pas mourir gelé. Kurosawa y filme la survie quasiment en temps réel, jamais dans un film la mort n’avait été aussi palpable.
Film sur l’amitié la fraternité composé d’images sublime, Dersou Ouzala est un classique qui permettra à son réalisateur de revenir sur le devant de la scène en gagnant l’oscar du meilleur film étranger. Nulle n’est prophète en son pays et ses films seront désormais exclusivement produits par des capitaux étrangers.