Un enfant découvre un mammouth dans la toundra

Publié le 07 octobre 2012 par Nuage1962

Pour ceux qui aime l’archéologie, la préhistoire, ont surement comme rêve de découvrir quelque chose du passé pour éclairer un peu plus l’histoire de la Terre … Ce petit homme mérite une bonne récompense ainsi que sa famille qui ont alerté les personnes pour prendre en charge cet animal
Nuage

Un enfant découvre un mammouth dans la toundra

Un garçon de 11 ans a découvert un mammouth en se promenant sur la rive du fleuve Ienisseï dans le Grand Nord russe.

PHOTO: AFP

OLGA ROTENBERG
Agence France-Presse
Moscou

Un garçon de 11 ans a découvert un mammouth d’un intérêt scientifique exceptionnel en se promenant avec son frère sur la rive du fleuve Ienisseï dans le Grand Nord russe, a indiqué vendredi à l’AFP un spécialiste de ce pachyderme disparu il y a des millénaires.

La découverte, révélée cette semaine, a eu lieu en août près du golfe du Ienisseï au bord de l’océan Arctique, dans la péninsule de Taïmyr, où l’animal était resté jusqu’à présent conservé dans le pergélisol (sol gelé en profondeur), a indiqué Alexeï Tikhonov, le directeur du musée zoologique de Saint-Pétersbourg, qui s’est rendu sur place.

«Un garçon de 11 ans, Jénia (Evgueni, ndlr) Salinder se promenait avec son frère sur la rive haute du Ienisseï. Il a senti une odeur désagréable, a vu que dans la pente quelque chose dépassait : c’étaient les pattes du mammouth», a raconté M. Tikhonov.

«C’est un endroit dégagé, où les tempêtes érodent la berge du fleuve, c’est ce qui a dégagé le mammouth», a ajouté ce spécialiste.

«Jénia l’a dit à son père, qui a aussitôt prévenu le directeur de la station polaire, qui a appelé les scientifiques», a poursuivi Alexeï Tikhonov.

«Nous nous sommes rendus sur place avec un responsable du Comité international du mammouth: nous avons trouvé un assez grand mammouth, qui gisait sur le flanc droit cinq mètres au-dessus du niveau de la mer», a-t-il dit.

«Il fallait agir vite, mais nous n’étions que deux. Le personnel de la station météorologique nous a bien aidés, ils ont creusé avec nous pendant 5 jours, huit heures par jour. Sans eux, nous n’aurions jamais réussi», a raconté le scientifique.

Le mammouth découvert était jeune, âgé de 15-16 ans, et devait mesurer deux mètres de haut et trois mètres de long de son vivant, selon lui.

Il a dû vivre il y a environ 30 000 ans.

«Le flanc gauche a pourri, mais le droit a gardé sa peau. Les organes de l’abdomen se sont complètement décomposés, mais son organe sexuel d’un mètre de long est intact, d’où l’on peut aisément conclure que c’était un mâle», a encore indiqué Alexeï Tikhonov.

Une seule défense a été retrouvée, de 1,5 mètre de long, et d’un poids de 9 kg. «Sur le côté droit de la tête, il y a encore la peau, l’oreille, et un oeil».

«Le squelette est pratiquement entier, il y a peut-être même le coeur entier dans la cage thoracique. On peut parler du mammouth du siècle», a encore déclaré le scientifique, estimant que la valeur de cette découverte n’était surpassée, pour un spécimen adulte, que par un précédent remontant à 1901.

Comment est-il mort ? M. Tikhonov estime que ce jeune spécimen a pu souffrir de la perte d’une de ses défenses.

«À 15 ans, les mammouths entrent dans la période reproductive, la matriarche les chasse du troupeau. C’est l’âge le plus difficile, avec beaucoup de stress, une mortalité importante à cet âge — en tout cas c’est comme ça chez les éléphants», a-t-il expliqué.

Le spécimen retrouvé à Taïmyr a été mis en sécurité.

«Nous pensions l’emporter par mer, mais les tempêtes ont commencé, et grâce à Nornickel (le géant russe du nickel, implanté dans l’Arctique, ndlr) nous l’avons chargé dans un hélicoptère — cela fait à peu près une tonne — et l’avons emmené à Doudinka», le chef-lieu de la presqu’île de Taïmyr, a raconté le directeur du musée zoologique.

«Là, il repose dans un entrepôt creusé dans le sol gelé, où sont conservées les carcasses de rennes, le poisson. Ensuite, nous avons l’intention de l’emmener à Saint-Pétersbourg ou Moscou, pour l’étudier», a-t-il dit.

«Nous avons donné au mammouth le nom du garçon, Jénia», l’un des 7 enfants d’une famille de nomades autochtones, les Nenets.

«Ce sont des gens de la toundra, des chasseurs et des pêcheurs qui vivent dans des tchoum (sortes de yourtes, ndlr), et ils ont une vie difficile. Sa maman est morte en couches il n’y a pas longtemps. Nous espérons que sa famille va recevoir une récompense», a encore dit M. Tikhonov.

http://www.lapresse.ca