Le père Coffy ( L'Église, signe de salut au milieu des hommes, Lourdes 1971, Éditions du Centurion, 1971. ) nous indique que l'on aura besoin, pour saisir la portée théologique du dialogue interreligieux, d'envisager la pluralité des religions non pas seulement comme un fait, mais bien comme un mystère, un sacrement
A noter : « Le mystère a ceci de particulier qu'on ne peut le cerner, en faire le tour ; et que par conséquent il est inépuisable. » ( Croire.com) . On n'a jamais fini d'en faire le tour .. ! Un mystère, en théologie, ce n'est pas fait pour être résolu, mais pour être habité.
« Dire que la pluralité des religions est un mystère, c'est aussi reconnaître qu'aucune théologie ne pourra maîtriser par des formules ce qui est
vraiment en jeu dans le dialogue parce que ce dialogue est d'abord le lieu où Dieu lui-même nous fixe un rendez-vous. ... »
- « Paul VI le disait dans Ecclesiam suam : "Le climat du dialogue, c'est l'amitié ; bien mieux, c'est le service." En effet qu'est-ce que l'amitié, sinon l'acceptation profonde et joyeuse des différences, dans l'infini respect d'une irréductible altérité et l'audacieux engagement à une réciproque et fraternelle interpellation, toujours tournée vers l'avenir ? »
- « Cela signifie aussi qu'un vrai dialogue laisse à la vérité de Dieu le soin de convertir de l'intérieur les fausses images que chacun se fait de la vérité. C'est en cela qu'il est aussi service. Alors résonne avec plus de netteté cette phrase du concile Vatican II que le père Coffy aimait citer : "La vérité ne s'impose que par la force de la vérité elle-même, qui pénètre l'esprit avec autant de douceur que de puissance." (Dignitatis humanæ, 1 )
Source: Jean-Marc Aveline, directeur de l'Institut catholique de la Méditerranée ; avril 2004