Max | Trousse-chemise

Publié le 07 octobre 2012 par Aragon

Cette plage et son bois trop célèbre, je l'ai toujours vu grise comme dans la chanson. J'y viens l'hiver, au pire, l'automne. Ré en gris. Il y a ici des gris extraordinaires, tous les gris, ceux du ciel étalés sur le sable, dans les flaques dormantes, du gris qui se décline : clair presque blanc, ivoirin, souris bien sûr, plume de mouette rieuse, moississure pot de confiture (maison) de pêche de vigne (c'est précis), foncé, plombé, rosé, presque violet, limite noir. Tous les gris de la palette. J'y viens depuis toujours, pas forcément au même endroit. Pas en pélerinage. J'y viens parce que j'aime. Je la sens. Parce qu'elle fleure aussi quelques arpents de Québec, d'Acadie. L'île, je la connais, je l'ai parcourue en son entier, à pied. L'intérieur et les plages. J'ai crevé mes yeux quand j'étais jeune, du bord des grèves, à tenter d'apercevoir des baleines dans les perthuis, même depuis le haut du phare qui porte leur nom. Rien, je n'ai jamais rien vu. Mais ces gris...