Des vers de terre français révolutionnent les toilettes sèches québécoises

Publié le 08 octobre 2012 par Nuage1962

Aller dans un milieu récréatif ou un effort est fait pour préservé l’environnement .. est souvent décevant quand il faut aller aux toilettes et des odeurs désagréables émanent dans l’air … Il semble qu’il y ai une solution simple et qui en même temps pourrait etre utile au compostage tout  cela grâce a des vers de terre
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Des vers de terre français révolutionnent les toilettes sèches québécoises

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Il s’agit de la première installation en Amérique du Nord de ces toilettes innovantes, construites près de Nyons en Drôme provençale par la société Écosphère Technologies, explique son responsable international Frédéric Neau.

PHOTO MICHEL VIATTEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

MICHEL VIATTEAU
Agence France-Presse
Saint-Hyacinthe

Si quelqu’un s’amuse à chercher, en se fiant à son seul nez, les nouvelles toilettes du golf La Providence, à Saint-Hyacinthe, au Québec, il ne les trouvera pas: elles ne dégagent aucune odeur.

Car, au fond d’un coquet petit bâtiment en bois tout neuf, une petite armée de vers de terre venus de France transforme à la vitesse grand V tout ce qui leur tombe dessus en terreau inodore.

Il s’agit de la première installation en Amérique du Nord de ces toilettes innovantes, construites près de Nyons en Drôme provençale (sud-est de la France) par la société Écosphère Technologies, explique son responsable international Frédéric Neau.

Un demi-kilo de vers de terre Aesenia Foetida, entourés d’une couche de fumier et de paille, est versé dans le local technique de la cabine en bois par une agronome québécoise, Hélène Beaumont, qui en fait l’élevage après en avoir importé de France pour développer son entreprise de lombricompostage.

«Un ver mange par jour presque autant qu’il pèse, explique la jeune femme. Et plus il y aura de matière et plus ils vont se reproduire».

La voracité des lombrics – qui transforment les matières fécales en terreau utilisable comme engrais – permettra à cette installation n’ayant besoin ni d’eau ni d’électricité d’accueillir jusqu’à 10 000 visiteurs sans nécessiter aucune intervention extérieure.

Le secret de ces performances surprenantes réside dans la technologie mise au point par Écosphère: un tapis roulant incliné passant au fond de la cuvette sépare immédiatement l’urine des matières fécales, le liquide s’écoule vers le devant et un filtre de sable, le reste part vers l’arrière lorsqu’on appuie sur une pédale fixée sur la partie basse de la cuvette.

PHOTO MICHEL VIATTEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Aucune odeur

Or, c’est le mélange des deux qui est à l’origine des odeurs pénétrantes qui envahissaient les anciennes toilettes sèches, relève Frédéric Neau.

Et leur souvenir est encore assez tenace pour que la première question posée par les clients potentiels porte immanquablement sur le problème des senteurs éventuelles.

La cabine d’Écosphère offre une autre garantie anti-odeurs: elle est conçue de manière à créer un courant d’air permanent à sens unique, l’air froid étant aspiré par la cuvette pour aller vers le local technique. Ainsi, aucune odeur ne risque de s’élever dans le cabinet même.

Le représentant du fabricant cite des dizaines d’implantations, en France, en Espagne, en Suisse et en Italie, preuve s’il en est que le système est au point.

Beaucoup fonctionnent là où l’on manque d’eau, d’égouts et d’électricité : près de refuges de haute montagne, dans les parcs naturels. Ce qui fait que le Canada est un marché futur idéal, avec ses grands espaces parcourus par des milliers de touristes à la fibre écologique.

Pourquoi, alors, en avoir installé le premier exemplaire sur un terrain de golf dans une ville ?

D’une part, le patron de ce dernier, Pierre Deslandes, grand partisan du développement durable, a manifesté un vif intérêt pour le procédé écologique. D’autre part, à 60 km de Montréal, c’est une vitrine facile à montrer à des clients potentiels.

A priori, le Québec en regorge: municipalités, clubs de golf, stations de ski, campings, sentiers de quad, sentiers de motoneige, camps de chasseurs, cabanes à sucre… Et, avantage non négligeable, la norme locale concernant ce genre d’installation ressemble beaucoup à la norme européenne.

Frédéric Neau est optimiste, y compris sur la fabrication de ses bâtiments au Québec, ce qui pourrait contribuer à baisser le prix, aujourd’hui relativement élevé: 40 000 dollars. En revanche, les frais d’exploitation sont quasiment nuls, avec une seule visite de contrôle par an.

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