"Ni pauvres ni soumis" en marche

Publié le 29 mars 2008 par Pat La Fourmi
C'est le grand jour!
La radio annonçait ce matin "25 000" personnes handicapées
en marche vers l'Elysée..
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article du Monde.fr:

Plusieurs milliers de personnes handicapées ou souffrant de maladies invalidantes se sont donné rendez-vous samedi 29 mars à Paris, pour une manifestation à l'appel du collectif d'associations "Ni pauvres, ni soumis" qui réclame un revenu d'existence "décent", au moins égal au smic brut pour les personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler.
Cinq avions, treize trains et près de sept cents autocars et minibus ont été affrétés spécialement par la centaine d'associations du collectif qui espèrent faire de cette marche entre la place de la République et l'Elysée un mouvement "historique".
 
"Aujourd'hui, des centaines de milliers de personnes handicapées, atteintes de maladie invalidante ou victimes d'accident du travail, qui ne peuvent pas ou plus travailler, sont condamnées à vivre toute leur vie sous le seuil de pauvreté"
(817 euros par mois pour une personne seule), affirme, dans son "pacte", ce collectif d'associations liées au handicap et aux maladies invalidantes.
Ses membres estiment notamment que la question des ressources des personnes handicapées a été insuffisamment traitée par la loi handicap du 11 février 2005. Si une "prestation de compensation" destinée aux aides matérielles et humaines a été créée, elles soulignent que cela n'a pas amélioré les revenus d'existence.
"On peut avoir une aide 24 heures sur 24 mais être réduit à une activité de survie", explique l'Association des paralysés de France. Quelque 810 000 handicapés, qui ne peuvent pas ou plus travailler, vivent avec les 628,10 euros de leur allocation adulte handicapé (AAH).
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"CULPABILISER" CEUX QUI NE PEUVENT TRAVAILLER


A l'heure où le gouvernement semble donner un coup de frein sur plusieurs grands chantiers sociaux, les organisations demandent au président de la République "de proposer une réforme des ressources des personnes en situation de handicap ou atteintes d'une maladie invalidante" et "conformément aux promesses électorales, une revalorisation de l'allocation aux adultes handicapés d'au minimum 5 % en 2008, ainsi qu'une revalorisation au moins équivalente pour la pension d'invalidité, l'allocation supplémentaire invalidité, le minimum vieillesse et les rentes d'accident du travail et de maladies professionnelles".


La confirmation par Nicolas Sarkozy mardi, quatre jours avant la manifestation, de revaloriser l'AAH de 5% en 2008, conformément à sa promesse électorale, "n'a fait que mobiliser les gens", souligne le secrétaire général de la Fnath (accidentés de la vie), Arnaud de Broca. "On rend d'un côté ce qu'on prend de l'autre", dit-il, rappelant que les bénéficiaires de l'AAH ne sont pas exonérés des franchises médicales créées par le gouvernement.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs déclaré mardi qu'il fallait avoir "le courage de revoir les conditions de l'allocation", de façon à privilégier l'accompagnement vers l'emploi. Les associations craignent que l'accent mis par le gouvernement et le chef de l'Etat sur l'emploi des handicapés, avec une conférence nationale le 10 juin centrée sur ce thème, n'ait pour effet de "culpabiliser" ceux qui ne peuvent travailler.

Vendredi, le ministre du travail, Xavier Bertrand, a déclaré que la manifestation organisée par "Ni pauvres, ni soumis" était le "signe d'une attente légitime", et qu'une délégation des associations composant ce collectif sera reçue à l'Elysée samedi, avant qu'il les reçoive lui-même mardi après-midi avec Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité.