Je dois vraiment manquer de jugement. Je pars quelques jours à Paris (toujours aussi gris au passage) où j’ai passé mes soirées à assurer mes amis parisiens de la victoire probable de Barack Obama aux prochaines élections, et il ne trouve rien de mieux en mon absence que de tout foutre parterre en 90 minutes de débat télé. L’air d’un con. C’est comme ça. Bon. Donc c’est pas gagné. Tout à changé parce que Monsieur le Président se la joue blasé. Le nez dans les chaussures pendant que l’autre lui matraque la tête. Infoutu d’articuler une réponse simple (un « même pas vrai » aurait suffit). Paralysé par son crayon à prendre des notes comme si ça faisait sérieux. Incapable de trouver la faille dans un énoncé de conneries. Grave, quoi.
En principe, un débat télévisé ne sert à rien d’autre qu’à conforter chaque camp dans ses positions. Les commentateurs finassent pour donner la victoire à leur poulain, et chacun va se coucher sur un bon match nul. Même les supporters de Sarkozy avaient pu trouver de la niaiserie tintée d’arrogance dans le « Moi Président » de Hollande, et l’écrasante tirade n’aura probablement pas convaincus plus d’électeurs qu’elle n’en a écoeuré. Mais pas là. Parti avec 10 points d’avance il y a deux semaines, Obama se retrouve à égalité ou en retard dans tous les Etats indécis qui font une élection américaine. Un débat catastrophique suivi par un record de 67 millions d’Américains. Dire qu’il paye des conseillers pour mieux communiquer !
On regardera donc avec intérêt les deux débats restants avant le 8 novembre. C’est important. Surtout pour les Parisiens. Ils semblent plus angoissés à l’idée que Romney l’emporte que les pétroliers américains ne sont inquiets d’une victoire d’Obama. Comme si c’était un peu l’avenir du modèle social français qui se jouait le 8 novembre, à Washington…