Le terme « fantasy » est devenu un gros mot dans le cinéma français actuel. Pourtant historiquement il existe une vraie culture de l’imaginaire en France. La belle et la bête de Jean Cocteau en est la plus parfaite incarnation.
Tournée juste après la libération dans des conditions qu’on imagine difficile La belle et la bête ne souffre pourtant jamais du terrible contexte dans lequel il a été conçu. En effet que ce soit les costumes, les décors ou les trucages, tout est somptueux dans ce film.
On pourra argumenter sur les faiblesses du long métrage comme le maquillage de Jean Marais, ou les lacunes techniques de Cocteau (l’utilisation d’un montage parfois curieux). Ces défauts disparaissent rapidement quand on revoit le film aujourd’hui, car il est bien question ici de magie. Tout les « trucs » ou effets d’optiques conservent encore toutes leurs poésies. La photo sublime d’Henri Alekan fait parfois ressembler le film à une gravure de Gustave Dorée et la merveilleuse musique d’Auric participe grandement à faire de La belle et la bête un chef d’œuvre du genre.
Cocteau arrive à transcender une histoire somme toute classique en un récit mythologique aux multiples degrés de lecture. La fin est à ce titre vraiment surprenante et suffisamment ambigüe pour fasciner encore des générations de spectateur.
Jeu de briques
Snake
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