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L’ingénieur reçoit son diplôme avec les honneurs 74 ans après

Publié le 12 octobre 2012 par Nuage1962

Après avoir fini ses études avant la deuxième guerre mondiale, a finalement reçu son diplôme hautement mérité … Il était temps … peut-être que sa vie aurait été autrement .. mais cela on ne le saura jamais
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L’ingénieur reçoit son diplôme avec les honneurs 74 ans après

L’ingénieur reçoit son diplôme avec les honneurs 74 ans après

Sylvio Ferrera pose avec le diplôme d’ingénieur qu’il a reçu 74 ans après ses études, le 12 octobre 2012 à ToulousePascal Pavani AF

Un Franco-Américain de 96 ans a parachevé vendredi ses études à Toulouse en recevant, 74 ans après et avec les honneurs dus à son âge et à son parcours, le diplôme d’ingénieur que la guerre et la maladie l’avaient empêché de soutenir à l’époque.

« Sylvio Ferrera, je vous remets votre diplôme d’ingénieur en génie électrique et automatique », a solennellement proclamé le directeur de la prestigieuse ENSEEIHT Alain Ayache, soulevant dans l’amphithéâtre une ovation des 420 étudiants qui allaient recevoir le leur après lui, sans encombre.

« A 96 ans, maintenant que j’ai un diplôme, je vais travailler », a plaisanté le vieil homme chenu qui, diplôme français ou pas, a fait carrière aux Etats-Unis et a pris à 80 ans une retraite paisible à Portland (Oregon).

Sylvio Ferrera, né en Turquie, venu du Liban et passé par Paris, avait 19 ans quand il est entré en 1935 à l’Institut d’électrotechnique, devenu depuis l’Ecole nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications, l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs de France. Il a passé dans la Ville rose « les meilleures années de (sa) vie ».

En 1938, le moment venu de passer son diplôme, une malaria ancienne l’a rattrapé et forcé à se rapatrier au Liban. Puis la Seconde Guerre mondiale s’en est mêlée.

Il a travaillé au Liban, en Syrie, à Hong Kong, Taïwan, est revenu en France en 1963,

mais « j’avais pas de diplôme, je pouvais rien faire », se rappelle-t-il, l’esprit vif, la voix rocailleuse.

Il s’est installé aux Etats-Unis en 1965 et est entré à la Bonneville Power Administration, qui transporte et vend de l’électricité dans plusieurs Etats américains.

Il a attendu fin 2011 pour revoir Toulouse, à l’instigation de son neveu, le journaliste et écrivain André Bercoff. Il est retourné dans son ancienne école. Quand il a rencontré le directeur, il a commencé par lui reprocher de ne pas reconnaître l’établissement d’autrefois. Il lui a aussi dit combien il regrettait de ne pas avoir son diplôme.

L’école a réparé l’oubli de l’histoire et a déroulé le tapis rouge pour lui vendredi.

La ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a fait envoyer un message. La consule générale des Etats-Unis à Paris, Lisa Piascik, a fait le déplacement pour saluer

une personnalité qui « symbolise l’Amérique, un homme multiculturel, ambitieux et volontaire qui a su surmonter les obstacles pour réaliser son rêve ».

« C’est la reconnaissance d’une vie », a dit le lauréat qui ne trouve pas d’ironie à ce tête-à-queue de l’histoire.

Irma, sa femme depuis 44 ans, badine, elle, d’un souci nouveau:

« Vous vous rendez compte combien ma vie va être affreuse maintenant qu’il est une célébrité ».

http://www.ladepeche.fr



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