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Mon bâton de Cannelle inédit:Bouge-toi, grosse tanche

Publié le 13 octobre 2012 par Lauravanelcoytte

Vendredi, je suis allée à la piscine avec Cannelle (vous savez, celle qui me ressemble tant que mon entourage s’est reconnue dans certains personnages et même a reconnu des paysages de Cannelle comme les leurs aussi). Ce n’est pas que Cannelle aie besoin de quelqu’un pour la motiver à la piscine (comme beaucoup de femmes), et moi non plus. C’est parce que nous ne sommes pas vraiment des femmes (mais des êtres humains avec  des attributs de femme) que nous pouvons être chacune la meilleure amie l’une de l’autre alors que nous avons jamais réussi à être amie avec une femme.

Cannelle avait eu un meilleur ami mais il était mort et avait laissé un grand vide.


Mais revenons à la piscine où nous allions toutes deux par plaisir au moins une fois une fois par semaine  faire au moins en dos crawlé un kilomètre de longueurs et si possible(en temps et énergie) cinq cent mètres de plus, voire deux kilomètres.

Alors que je m’arrêtais pour souffler, je regardais Cannelle et repensais à une des nombreuses choses qu’elle m’avait dite sur sa vie.

Sa mère lui avait un jour dit pour qu’elle range sa chambre : « Bouge-toi, grosse tanche. »

Je souris en voyant la tanche (un poisson de rivière) en question se bouger avec force dans l’eau.

Comment pouvait-on dire cela à sa fille ?

Certes, sa mère, comme la mienne ou la vôtre, n’avait pas à être parfaite ; d’ailleurs, qu’est-ce que la perfection ? Si ça existe, ça doit être vraiment ennuyeux.

Bref, plus qu’une erreur, ce type de phrases jetées maintes fois à la figure de Cannelle, avait été une blessure dans sa jeunesse. Cette blessure n’avait guérie (partiellement car les mots d’une même sonnent souvent comme paroles d’évangile) qu’avec la certitude donnée par les médecin qu’elle avait un parfait poids de forme ; quant aux yeux et aux mains hommes, ils lui avaient dit qu’elle était belle.

Quand Cannelle s’arrêta à son tour, je lui dis, avant de repartir pour mes longueurs : « Imagine ta mère, si elle voyait sa tanche de fille, nager comme un vrai poisson dans l’eau »

Elle me répondit sans rire que sa mère savait ça, qu’elle s’en fichait et que bien qu’elle bougeât, elle était pour l’instant devenue vraiment une grosse tanche en médecine et en beauté.

Quelques instants plus tard, je sentis Cannelle me dépasser avec rage et lorsque nous sortîmes de l’eau toutes les deux, elle avait les larmes aux yeux 

6 octobre 2012


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