C’était il y a désormais cinq ans… Ou six. Les années paraissent innombrables tant le naufrage est lent. Reste une certitude : « Oui nous coulons ».
Nos modèles aussi méritants ou décevants qu’ils soient entrent peu à peu en déchéance.
Tout cela bouleversant nos idées préconçues sur le fonctionnement d’un monde qui, manifestement, nous échappe. Nous avions beau chanter d’heureux refrains au mois de mai, lorsqu’il nous avait paru aisé de démêler le faux du vrai, cette crise demeure inextinguible.
Elle rend nos voisins exsangues. Elle laisse place à la haine et à l’incohérence.
Chez nous même, les signes précurseurs d’une austérité sévère se font de moins en moins rares.
Cette semaine là, au tout début, je me souviens avoir égoïstement espéré en feuilletant mes livres scolaires que le capitalisme m’épargnerait une de ses énièmes chutes, une fois arrivée à l’âge adulte. Je n’ai pas daigné penser que tout cela pouvait se finir.
Qui sait ? Peut-être qu’à ce moment précis, j’assistais à la création du point final, achevant des systèmes que l’on croyait jusqu’alors invincibles.
Et c’est ainsi qu’en ayant pensé détenir la Vérité absolue, l’Occident engendra sa propre destruction. Un saut suicidaire du haut de sa tour babylonienne.