Cela fait bientôt quatre ans que les cinq Lillois très justement baptisés SKIP THE USE nous invitent à bousculer nos habitudes en enflammant les scènes françaises avec un rock lourd et énergique à la fois. De mémoire, on a rarement senti une telle présence, notamment dans le milieu très controversé du rock français. En effet, celui-ci côtoie peut-être trop souvent la mention « variété » pour qu’il soit réellement pris au sérieux. De plus, avec la récente explosion du rap, le style musical tend à disparaître de l’hexagone.
C’était sans compter sur Mat Bastard et sa bande, tous anciennement membres du groupe punk Carving.
Après un premier album éponyme resté malheureusement discret, Skip the Use revient sur le devant de la scène cette année, avec l’album Can Be Late. À cette occasion, le groupe a achevé sa tournée nationale au Bataclan qui affichait complet jeudi dernier. Là, dans une chaleur étouffante et après une première partie en demie mesure, arrive le groupe mené par le sur-tatoué Mat Bastard qui ne tardera d’ailleurs pas à tomber le haut devant une foule surexcitée.
Par moment teintée d’électro, de ragga ou de funk, leur musique ne s’essoufflera pas une seule fois pendant cette heure et demie, tout comme l’ambiance qui, elle, atteint son propre paroxysme : slam, stage-diving et pogo sont de partie… Le chanteur tente même d’organiser un braveheart dès le début du concert en incitant deux différentes parties de la fosse à se foncer dessus pour échanger de place.
L’album quant à lui, est rayonnant de talent, mais les morceaux Ghost, PIL et Give Me Your Life se distinguent tout de même nettement du reste.
Skip the Use se place dans la lignée des Stuck in the Sound et des Shaka Ponk. Du reste, on reprochera souvent à ceux-ci de ne pas exploiter la richesse stylistique qu’offre la langue française et donc de ne chercher qu’à s’internationaliser à tout prix. Certes, ce choix est relativement regrettable, mais à la vue d’un tel live on se rappelle assez rapidement que dans une époque où le studio prend de la place sur l’authenticité (comme dans le cas maintes fois cité d’une certaine Lana del Rey) le rock français c’est aussi ça.
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