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La colère gronde

Publié le 14 octobre 2012 par Despasperdus

Vendredi dernier, à l'appel de FO plus de 80 salariés se sont rassemblés à Chalon-sur-Saône devant la préfecture pour protester le travail dominical.

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La revendication des manifestants est la suivante :

« les différents intervenants ont demandé un signe fort du gouvernement pour faire marche arrière et abroger la loi Maillé. FO a envoyé un courrier à tous les députés du département ainsi qu’au sous-préfet et préfet demandant de limiter à cinq par an, le nombre de dimanches travaillés avec majoration de salaire et d’autoriser seulement l’ouverture des magasins alimentaires de moins de 500 m² en limitant l’ouverture jusqu’à 13 heures. Les syndicalistes ont réaffirmé « que pour l’instant, le mouvement était gentil mais qu’il pourrait se durcir radicalement s’il n’était pas entendu ».

Abroger la loi Maillié pour mettre un terme aux abus qui conduisent à une évolution vers la banalisation du travail dominical :

« Dans le collimateur du syndicat, la multiplication des ouvertures sauvages ou pas des enseignes le dimanche, et notamment des enseignes qui n'ont pas vocation à être alimentaires. (...) »

Cette semaine également, Le Figaro informe que le Décathlon de Montreuil sous bois n'a pas ouvert dimanche dernier afin de ne pas payer l'amende de 3000 euros pour chacun des 25 salariés après une décision de justice du tribunal de Bobigny. FO, très offensive sur cette question a décidé de systématiquement ester en justice contre les enseignes non alimentaires qui ne respectent pas la loi :

« Nous avançons branche par branche pour faire respecter la loi. (...) Nous demandons l'abrogation de la loi Maillé. Les politiques doivent prendre le relais sur le travail dominical .»

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Pour la petite histoire, l'activisme de FO et les résultats positifs obtenus sur le terrain judiciaire mettent en rogne les libéraux purs et durs.

Ainsi, le sémillant Aurélien Véron, président du Parti libéral démocrate, débite dans une fausse interview dans Atlantico son bréviaire néo-libéral : la bureaucratie et les 35 heures, l'obsolescence de la loi par rapport à la réalité, la liberté d'entreprendre et de travailler le dimanche, forcément créatrice de richesses et d'emplois. Une vision hors-sol qui nie les rapports de forces dans le monde du travail. En allant sur son blog, on remarque combien les médias dominants du Monde au Figaro, de Rue 89 aux Echos sont prompts à lui offrir des tribunes.

Dans le NouvelObs, cet homme de droite fait preuve d'un certain réalisme :

« J’ajoute que dans de nombreux pays, ce sont des gouvernements de gauche qui ont mis en œuvre les réformes libérales et préparé le retour de la prospérité. En Allemagne, c’est le SPD qui a réformé en profondeur le modèle social allemand afin de préserver la compétitivité du pays. Les travaillistes de Nouvelle-Zélande et d’Australie n’ont pas hésité devant les mesures choc pour sortir leur pays de la crise à la fin des années 80. Chaque fois, le résultat a été payant. »

Et notre réaliste libéral d'ajouter :

« En France, je n’exclus donc pas une évolution de cette nature à gauche dans les années qui viennent. Le Parti socialiste fera peut-être un jour sa mue sous l’influence de Manuel Valls comme Tony Blair a fondé le "New Labour".»

Il est vrai qu'après le vote du TSCG, le renoncement à interdire les licenciement boursiers, et le silence du gouvernement Ayrault sur la question dominicale, on peut se poser des questions...


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