L’histoire : l’amitié d’un jeune fermier du Devon pour son cheval « Joey » qui croisera une multitude de personnages lors de son odyssée dans une France déchiré par la grande guerre.
Comment adapter le livre de Michael Morpurgo ? De l’aveu même de Spielberg il n’y avait qu’une seule manière de raconter cette histoire: en invoquant l’âge d’or du cinéma américain des années 40/50. A ce titre Cheval de guerre va constamment citer les metteurs en scène de cette période. Le John Ford de l’homme tranquille dans la première partie mais aussi Victor Fleming ou Michael Curtiz. Mais pas seulement, moins qu’un animal Joey est plus un révélateur par lequel va s’exprimer l’âme des personnages, dans sa volonté d’être un film humaniste Cheval de guerre nous montre que même lors d’un conflit aussi terrifiant que celui de la première guerre mondiale, il y a finalement plus de choses qui unie les hommes que le contraire. En cela le film peu faire penser à La grande illusion de Jean Renoir. Mais c’est aussi tout le génie de Spielberg de piocher dans ces multiples références et malgré tout réussir à en tirer un film purement spielbergien.
Cheval de guerre étant à la base un film destiné à un public familial, nombreux ont été ceux qui ont ricané devant ce spectacle dénué de cynisme. On leur répondra qu’il y a une différence entre naïveté et lyrisme. On leur fera également remarquer qu’il ne suffit pas de filmer des soldats éventrés et des hectolitres d’hémoglobines pour montrer toute l’horreur de la guerre des tranchées.
Véritable livre d’images, la mise en scène de Cheval de guerre est un enchantement. Porté par la musique toujours parfaite de John Williams il faut également saluer le talent de Michael Kahn qui propose un montage osé, et la lumière de Janusz Kaminski qui réussit à faire du « noir et blanc en couleur » comme lors de ce final élégiaque digne des grandes heures du cinéma muet.