Magazine Journal intime

Frankenstein

Publié le 16 octobre 2012 par Mabo @mabomanji
Ce soir grâce au National Theatre Live j'ai pu voir au cinéma la pièce de théâtre Frankenstein mis en scène par Danny Boyle avec Benedict Cumberbatch en créature et Johnny Lee Miller en Dr Frankenstein (la semaine prochaine ils inversent les rôles).
Frankenstein
C'est impressionnant l'animalité que Cumberbatch peut exprimer dans son rôle de la Créature. Tout le début est physique et primaire, totalement réflexe, et retrouver ces mouvements primaires est quelque chose de difficile, surtout sur la durée et en plus en montrant une évolution.Le fait que la Créature deviennent éduquée mais garde des problèmes au niveau de la coordination de ses mouvements est assez incroyable. On sent que l'intellect est supérieur et que le corps essaie de suivre dans la limite de ses capacités, lui qui vient à peine de naître et marche en si peu de temps.
Bluffant, tous ces thèmes éthiques abordés de manière candide grâce à l'innocence et la sincérité de la Créature. Il pose les questions que l'on tait, celles dont on sait qu'elles n'ont pas de réponse satisfaisante, celles que l'on cache en soi. En cela il est terriblement humain.
Et tout comme les hommes font au cours de leur vie, il prend exemple sur d'autres hommes, cherche des réponses dans les livres, s'inpire des romains pour effectuer sa vengeance. Il avait prévenu, il était habitué à être rejeté par les autres. Mais s'être fait promettre que ce serait différent lui a apporté un espoir si grand que la déception fut immense.
L'acceptation par les autres malgré nos différences est l'une des choses les plus difficiles à faire.
Toute sa progression est le reflet d'une croissance accélérée, c'est comme voir un bébé chiot tout découvrir trop vite et faire de son mieux pour répondre à la dureté de la vie.
Ce qui vient ensuite est une mise au défi du créateur, un questionnement sur la vie, son but. Sur ce qui est justifiable pour l'un et pas pour l'autre.
FrankensteinLe soucis avec deux bon et très bon acteurs c'est que le reste du cast est un peu éclipsé.Le père de Frankenstein était particulièrement plaintif et monocorde, en même temps c'était un rôle assez succint. La fiancée apportait une touche à contrepied de tout l'aspect étrange et angoissant. C'est Naomie Harris (28 jours plus tard) qui respirait la patience, la dévotion et l'amour. Son grand coeur fut remarquable tout du long.Le vieil aveugle joué par Karl Johnson (Lark Rise to Candleford) apportait une touche comique bienvenue.Une mention pour les deux écossais dans la pièce, prétexte à blagues inattendues sur le pays : temps pourri et que du poisson à manger, qui finit plus tard par un "la bouffe était incroyable" ce que je confirme y étant allée !Blagues qui continuent cette fois sur la Suisse, pays neutre dont la fiancée dit que les paysages sont magnifiques mais que les gens sont rasoirs et qu'il n'y a rien à faire.
Frankenstein
La mise en scène avec plateau tournant était géniale, j'ai adoré les effets de lumière avec toutes les ampoules qui pulsaient lors de la naissance de la Créature, qui faisaient un parfait ciel étoilé par la suite. La pluie, l'herbe, les travailleurs, la maison transparente. C'était inventif et astucieux, et ça demandait beaucoup de moyens techniques. Le résultat était assez incroyable pour du théâtre.
Frankenstein 
Frankenstein
Le maquillage de la créature était fascinant, ces sutures apparentes sur le crâne, le relief donné, et qui tient tout du long de la pièce !
Frankenstein
J'ai beaucoup aimé l'ambiance musicale. Entre ça et la mise en scène, les lumières j'étais en pleine immersion dans le monde de Boyle, ce côté tripant et qui parle directement aux sens sans passer la case cerveau.
Ce sera intéressant de voir la semaine prochaine ce que le changement de personnages pour les acteurs va entraîner au niveau de la dynamique sur scène.Cumberbatch était juste excellentissime en Créature, ça va être difficile de surpasser ce que j'ai vu ce soir.
La deuxième version de la pièce passe lundi prochain dans les cinémas faisant partie de l'évènement (Gaumont/Pathé)
Le trailer : 

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