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Jordanie: Arrestation de 20 militants favorables aux réformes

Publié le 18 octobre 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
"La lettre ouverte adressée cette semaine par le roi Abdallah au nouveau Premier ministre, dans laquelle il souligne la "responsabilité qui incombe au gouvernement de respecter la liberté d'expression… et le droit de manifester pacifiquement", ne cadre pas avec les mesures punitives actuellement prises contre les manifestants pacifiques", a indiqué Ann Harrison, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.

L'un des militants, Saoud al Ajarmeh, a comparu le 11 octobre devant la Cour de sûreté de l'État pour des infractions passibles de la détention à perpétuité, semble-t-il dans le but de le sanctionner pour avoir critiqué sans violence le gouvernement. Saoud al Ajarmeh, du mouvement Tayyar al Orduni 36 (Mouvement Jordanie 36), a été arrêté à Amman en juillet, semble-t-il pour avoir critiqué publiquement le roi et des représentants de l'État lors d'une manifestation contre une nouvelle loi relative aux élections, dont les opposants assurent qu'elle permet de favoriser les candidats fidèles au gouvernement. Il est inculpé d'avoir "commis des actes portant atteinte au régime politique du royaume" et "incité autrui à commettre des actes illégitimes".

Les 20 hommes concernés comparaissent devant la Cour de sûreté de l'État, tribunal spécial dont la procédure ne respecte pas les normes internationales d'équité, pour leurs activités dans différentes organisations prônant l'adoption de réformes. Ils sont notamment accusés d'"actes portant atteinte au régime politique du royaume", de participation à des "rassemblements illégaux", d'"insulte au roi", de diffusion d'informations visant à "porter atteinte au sentiment national ou à inciter à la discorde religieuse et raciale" et de "tentative de modifier la Constitution de l'État" - infraction passible de la peine de mort.
Parmi les personnes arrêtées figurent des militants de la capitale Amman, de la ville de Tafila, dans le sud du pays, et de Karak, dans l'ouest. La plupart sont détenues à la prison de Jweideh, tandis que d'autres se trouvent dans les prisons d'al Hashemy, de Balqaa et d'Um al Loulou.
Les avocats des hommes emprisonnés se sont plaints de ne pas avoir pleinement accès à leur dossier, certains ajoutant qu'ils ne bénéficiaient pas de suffisamment de temps pour s'entretenir avec leurs clients.

Depuis que la Jordanie est le théâtre de manifestations appelant à la réforme, depuis janvier 2011, le roi a promis de mettre en œuvre le changement politique, économique et social, laissant à penser qu'il y aurait un transfert de pouvoir de la monarchie vers le Parlement, et que les futurs gouvernements seraient démocratiquement élus et fondés sur des partis politiques représentatifs.
Le roi a nommé successivement quatre Premiers ministres depuis février 2012, les chargeant d'accélérer les réformes. Cependant, face à l'absence de véritable changement, les manifestations se poursuivent.

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