Combien ça rapporte, une œuvre d’art volée ?

Publié le 19 octobre 2012 par Lauravanelcoytte

A la Kunsthal de Rotterdam, sept toiles, dont des œuvres de Picasso, Matisse, Monet et Gauguin, ont été volées dans la nuit de lundi à mardi. Reuters/ROBIN VAN LONKHUIJSEN


Internet bruit mercredi d'estimations merveilleuses du butin récolté par celui, celle ou ceux qui ont dérobé sept toiles au musée Kunsthal de Rotterdam, dont des œuvres de Picasso, Matisse, Monet et Gauguin, dans la nuit de lundi à mardi. Las, ce casse témoigne d'un goût impeccable, mais il pourrait bien n'avoir aucun sens économique.

L'agence Associated Press estime les sept peintures à plusieurs centaines de millions de dollars (elle précise : "potentiellement"). L'Agence France-Presse cite "un expert désirant rester anonyme, de la salle de vente Cornette de Saint-Cyr basée à Paris, qui évalue le lot "entre 150 et 200 millions d'euros".

Le magazine américain The Atlantic, de son côté, appelle Robert Wittman, fondateur de l'équipe spécialisée dans les affaires d'art au FBI (la "art crime team") et auteur de Priceless : How I Went Undercover to Rescue the World's Stolen Treasures. M. Wittman doute fortement que les brigands de Rotterdam arrivent un jour à revendre leur butin.

Il n'est pas impossible que ces voleurs aient un commanditaire fortuné, prêt à débourser beaucoup pour apprécier ces œuvres dans le secret de sa chambre. Mais Wittman dégage une tendance générale de ses 22 ans à chasser les voleurs de tableaux au FBI : "Ces criminels sont de bons voleurs mais de très mauvais hommes d'affaires".

Le policier dégage trois catégories de voleurs : ce sont des malfrats qui trouvent une faille dans la sécurité d'un lieu d'art et l'exploitent ; des professionnels de l'art qui connaissent les lieux et en profitent (un gardien, un expert de passage, un conservateur) ; ou des "voleurs à l'étalage", qui saisissent l'occasion de s'emparer, à l'improviste, d'une œuvre mal protégée. Dans ces trois catégories, l'écrasante majorité (voire la totalité) de ceux qui volent une peinture bien répertoriée, pour sa très haute valeur, n'ont pas prévu de client auquel fourguer leur butin. "Et il n'en trouveront pas", dit le policier américain, qui a posé un grand nombre de fois en faux acheteur pour récupérer des œuvres issues de tels casses.

Robert Wittman cite à l'appui une affaire datant de 2008, à Marseille : un groupe qui cherchait à écouler 75 peintures de valeur "venues de toute l'Europe". Elles avaient été volées dans de nombreux casses différents. Le groupe n'en avait vendu aucun. "Et personne n'avait gagné d'argent grâce à ces toiles".

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/10/17/questions-pr...

Je précise que cet article n'est pas de moi (lien vers la page citée et si possible son auteur)mais que je suis auteure et que vous pouvez commander mes livres en cliquant sur les 11 bannières de ce blog